Les bords de Seine à Coudray-Montceaux, non loin de Corbeil-Essonnes,
où Félicien Rops possédait la Demi-Lune
Voici plusieurs extraits d’ouvrages qui tous
s’intéressent à la Demi-Lune,
propriété où s’installe Félicien Rops à Corbeil-Essonnes dès la mi-mars 1884, et
à une mystérieuse propriété d’Octave Uzanne appelée « Elysée-Uzanne ».
Voici ce qui en est dit, ici ou là, dans les textes recensés.
On lit dans Lettres à un ami vagabond.
Correspondance de Félicien Rops à Jean D'Ardenne. 1870-1887 (Agone, 1994,
pages 75-78) :
[Lettre de Félicien Rops à Jean D’Ardenne alias Léon
Dommartin, court extrait]
« Mercredi
La Roche-Claire par Essonnes [1885]
Mon vieux,
Je suis ici accroché par un tas
« d’ouverriers » qui me tiennent à l’heure. [...]
Uzanne que tu verras sans doute est en pleine joie
de propriétaire, il fait de l’Elysée-Uzanne un morceau de la « Vraie
Elysée ». La Roche-Claire est un endroit exquis, mais où je serai forcé de
vivre tout nu – car j’y mangerai mes culottes. Cette position n’a d’ailleurs
rien qui trouble ma pudeur. – La maison rappelle les ruines de Palmyre – sans
Palmyre. Le jardin appelait les pionniers du Far-West. Tout cela se rebouche,
se gratte, se pioche, se sème […] »
On lit dans Félicien Rops par Bernadette Bonnier (Mercatorfonds, 2005, p. 126)
« […] Non loin de sa propriété
se trouvent les habitations d'Alphonse Daudet à Champrosay, de Nadar à
l'Ermitage de Sénart et d'Octave Uzanne, « L'Elysée-Uzanne », à Coudray-Monceau. La
Demi-Lune devient un lieu d'accueil. »
Véronique Leblanc écrit également dans Félicien
Rops, Rops des bords de Seine, La Demi-Lune, pp. 76-85 (ouvrage
collectif) :
« A proximité de la forêt de Sénart, outre la
demeure de Rops à Essonnes, on relève les maisons d’Alphonse Daudet à
Champrosay et celles de deux amis intimes de Rops, Nadar à l’Ermitage de Sénart
et Octave Uzanne à « l’Elysée-Uzanne », en bord de Seine, sur la
commune du Coudray-Montceau, à proximité immédiate de la Demi-Lune. Les
contacts sont fréquents. Les invitations fusent entre Rops et Nadar notamment et
la correspondance qu’ils échangent, conservée en partie à la bibliothèque
nationale de Paris, prendra au fil du temps un ton intimiste et nostalgique.
Octave Uzanne, ami très proche de Rops avec lequel il collaborera à plus d’une
reprise, fut évidemment un des intimes de La Demi-Lune. […] »
Les avis ci-dessus donnent tous à Uzanne une
propriété nommée « Elysée-Uzanne » sur la commune du
Coudray-Montceau, en bord de Seine. Un seul avis diverge, celui de Maurice Kunel,
qui édite en 1961 dans le Bulletin du
Bibliphile une sélection de Lettres
de Félicien Rops à Octave Uzanne. Voici ce qu’il écrit en présentation (p.
298) :
« Rodrigues et Octave Uzanne furent les
familiers de la dernière heure. C’est par centaines que l’on compte les
invitations de Rops à ces deux amis. Ceux-ci étaient vraiment les commensaux de
la maison. Ils y arrivaient le samedi pour y passer les fins de semaines.
Uzanne avant qu’il n’eût sa maison de campagne sur ce même bord de Seine, avait
à la « Demi-Lune » sa chambre, que Rops avait baptisée l’Elysée
Uzanne. […] »
Dans une lettre de Félicien Rops à Octave Uzanne
datée du 6 mars 1884, on lit :
« Enfin c’est fait. Te voilà donc toi
Coudraysien & moi Essonnien en Mars. […] Quand tu seras devenu un
« villégiateur d’hiver » dans deux ou trois ans tu verras cela. –
N’importe, on va bien se porter là-bas. Nous allons nous occuper du bateau.
[...] »
Alors ? Cet Elysée-Uzanne
dont tout le monde a perdu, semble-t-il, la trace ? (jusqu’à
l’administration de la commune du Coudray-Montceau qui, interrogée en 2012, n’a
pas su nous répondre, ne sachant visiblement plus rien de cet Elysée-Uzanne
oublié) Etait-ce une chambre dans la Demi-Lune dédiée
à Uzanne lors de ses nombreuses venues ? Etait-ce au contraire une
propriété distincte et proche de la Demi-Lune,
sur les bords de Seine, sur la commune du Coudray-Montceau ? La question
ne semble pas avoir été résolue par quiconque s’est intéressé de près à
Félicien Rops et à sa propriété de Corbeil-Essonnes.
Tout reste à découvrir sur l’Elysée-Uzanne ! Toute information, même infime, sera la bienvenue.
Bertrand Hugonnard-Roche
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