dimanche 26 février 2012

Calymanthe (1885) in L'âme nue par Edmond Haraucourt, auteur de la Légende des Sexes. Poème sensuel dédié à Octave Uzanne.


Calymanthe, poème dédié par Edmond Haraucourt à Octave Uzanne,
publié dans le recueil de poèmes intitulé L'âme nue publié en 1885.


Le hasard de mes lectures m'a fait découvrir, il y a de cela quelques temps déjà, un poème d'Edmond Haraucourt dédié à Octave Uzanne. Edmond Haraucourt est l'auteur de la sulfureuse Légende des Sexes que l'on connait, œuvre érotique qui dès sa parution, en 1882, déclencha toutes les critiques aussi bien que tous les enthousiasmes. Mais c'est ici dans un autre recueil de poésies de cet auteur que nous avons déniché ce poème dédié à Octave Uzanne. Edmond Haraucourt publie L'âme nue chez G. Charpentier à Paris en 1885. Ce recueil est constitué de deux grandes parties intitulées "La vie extérieure" et "La vie intérieure", chacune d'entre elles contentant de nombreux poèmes de style parnassien qui ne renient rien, pour certains, à la Légende des Sexes.


Tous les poèmes ou presque de ce délicieux recueil sont dédicacés à des auteurs renommés (Maupassant, Sainte-Beuve, Leconte de Lisle, François Coppée, Barbey d'Aurevilly, etc), ou moins renommés. Parmi ces derniers on notera le poème intitulé Calymanthe dédicacé à Octave Uzanne et l'Axe dédicacé à Félicien Rops. Les relations amicales ou litéraires qui pouvaient exister entre Octave Uzanne et Edmond Haraucourt restent à établir. Ce qu'on peut dire c'est que ce recueil ne passa pas inaperçu pour le rédacteur en chef de la revue Le Livre qui écrit ceci :

"Un admirable livre poétique, l'un des plus puissants qui aient paru dans la seconde moitié de ce siècle, où tant de lyres se sont transformées en mirlitons, un recueil de poésies philosophiques d'une envolée magistrale et dont Vallès eût fait certainement peu de cas : l'âme nue, d'Edmond Haraucourt, vient de paraître récemment chez Charpentier. Je ne sais quel sort sera réservé à cet ouvrage en une époque de veulerie et de mustine littéraire qui semble avoir domestiqué l'esprit national en le faisant écouter aux portes des boudoirs, des bouges et des cuisines ; je doute même de son succès, car la distinction suprême met un écrivain au rang des suspects ; ce que je sais et constate avec joie, c'est qu'un fier et véritable poète s'y révèle, qui ne se complait point dans le terre-à-terre descriptif des humbles, qui ne chante ni le calme épicier, ni la fille, ni la fleurette sentimentale, mais qui éclaire l'humanité avec un brandon glorieux qu'il s'efforce d'allumer au firmament des étoiles. Je ne connaissais Edmond Haraucourt que par une forte plaquette de vers publiée, sous un pseudonyme, il y a deux ans, en Belgique, pour quelques rares élus, non mise dans le commerce et qui avait pour titre : la légende des sexes, par le Sire de Chambley, in-8°. (...) L'âme nue est un livre d'une tout autre portée ; l'auteur a divisé son œuvre en deux parties : La vie intérieure, La vie extérieure. La première comprend : les Lois, les Cultes, les Formes ; la seconde : l'Aube, Midi, le Soir. Comme épigraphe générale, cet apophtegme de Bossuet : "Regardez en vous comme votre juge vous regarde et voyez ce qu'il y voit : ce nombre innombrable de péchés !" - Dans cette œuvre philosophique, M. Haraucourt a merveilleusement compris et rendu cette opinion du moraliste qui exige du caractère essentiel de la poésie une clarté suprême, qui demande que les vers soient de cristal, ou diaphane ou coloré ; "diaphane, quand ils ne doivent nous donner que la vue de l'âme et sa substance ; coloré, quand ils ont à peindre les passions qui l'altèrent ou les nuances dont l'esprit de l'homme se teint." (...) " in Nos amis les livres par Octave Uzanne, P., Quantin, 1886, pp. 230-236 (repris de la revue Le Livre pour l'année 1885).

On peut supposer qu'Haraucourt connaissait bien son homme Uzanne en lui dédiant un poème sulfureux et très sensuel où la femme est cette Bacchante qui attire pour perdre l'homme par ses mille furies. Le mieux est encore que vous vous fassiez une idée vous même en lisant ce joli poème. Nous reproduisons en tête de ce billet la page 188 de ce volume qui contient ce poème, ici photographié sur un exemplaire de l'édition originale, un des trente exemplaires sur papier de Hollande.

CALYMANTHE
A OCTAVE UZANNE


Calymanthe(*), l’enfer te ronge, Calymanthe,
L’enfer intérieur de ton propre désir…
Ah ! Sisyphe des sens, Tantale du plaisir,
Corps martyr et bourreau qui souffre et qui tourmente !

Tends tes bras, tends tes seins, fauve et lugubre amante !
Dis sous quels flancs tes flancs ont rêvé de gésir,
Dis vers quelle caresse impossible à saisir
Tu tords les spasmes veufs de ta lèvre écumante !

Bacchus seul a dompté les tigres d’Ancyra(**) :
Tu peux hurler vers eux, rien ne te répondra.
Meurs donc ! Il faut mourir d’avoir voulu trop vivre !

Brusque, elle s’est levée, elle entend ; fou d’espoir,
Son cœur tremble, le sang tourne dans sa tête ivre :
La voix des lions roux gronde dans l’or du soir.

Edmond Haraucourt, L'âme nue, 1885.

Bertrand Hugonnard-Roche


(*) Calymanthe, Thyade fougueuse que la mythologie représente se livrant aux bêtes. Une Thyade est assimilable aux bacchantes de la mythologie. Les bacchantes étaient principalement des femmes (mais il existait aussi des bacchants) qui célébraient les mystères de Dionysos-Bacchus. Les premières qui portèrent ce nom furent les nymphes nourrices de Bacchus, qui le suivirent à la conquête des Indes. Elles couraient çà et là, échevelées, à demi nues ou couvertes de peaux de tigres, la tête couronnée de lierre, le thyrse à la main, dansant et remplissant l'air de cris discordants. Elles répétaient fréquemment le cri Évoé, comme pour rappeler les triomphes de Bacchus sur les Géants. Leur fête, appelée Bacchanales, se célébrait autrefois en Grèce, en Égypte, et principalement à Rome. Euripide, dans la tragédie des Bacchantes, a laissé une description détaillée des ferventes de Dionysos, au moment où elles vont célébrer les mystères de ce dieu, en proie à l'extase furieuse qu'il leur inspire. À la fin de cette pièce, Penthée est puni pour avoir résisté à Dionysos : les bacchantes le déchirent avec un acharnement sauvage, y compris Agavé, la propre mère du jeune homme, qui dans son délire, brandit la tête de son fils qu'elle prend pour une tête de lion. Pour autant Calymanthe reste difficile à identifier et il n'existe à vrai dire aucune mention dans la littérature de cette déesse de l'amour en furie mis à part Alfred de Musset qui écrit dans son Gamiani ou Deux nuits d'excès : "Médor ! Médor ! prends-moi ! prends ! À ce cri un chien énorme sort d’une cache, s’élance sur la Comtesse et se met en train de lécher ardemment un clitoris dont la pointe sortait rouge et enflammée. La Comtesse criait à haute voix : Hai ! hai ! hai ! forçant toujours le ton à proportion de la vivacité du plaisir. On aurait pu calculer les gradations du chatouillement que ressentait cette effrénée Calymanthe"

(**) Ancyra (Angourish) est une ville de l'Asie mineure, dans la Galatie, chez les Tectosages et située assez près et au nord est du petit lac Cenaxis.


samedi 25 février 2012

Un élément de décoration intérieure de l'appartement d'Octave Uzanne, 17 Quai Voltaire à Paris (1892).

Le Vestibule de l'appartement d'Octave Uzanne, 17 Quai Voltaire.


Un lecteur curieux et attentif nous envoie cette petite découverte faite suite à la publication des photographies de l'intérieur de l'appartement d'Octave Uzanne, 17 Quai Voltaire à Paris, et plus particulièrement en rapport avec la photographie du vestibule qui montre la porte recouverte, entre autres, de ce qui semblait être une estampe. Voyez ci-dessous l'agrandissement de cette photographie.

Détail du panneau inférieur de la porte d'entrée du vestibule de l'appartement d'Octave Uzanne, 17 Quai Voltaire.


Comme nous l'écrit notre lecteur :

"J'ai trouvé l'origine d'une des gravures, celle qui est en bas à droite de la porte du vestibule. Il s'agit d'une gravure du tableau d'Adolphe Weisz, le Lion Amoureux.


Adolphe WEISZ (1838-1900) : Hongrois naturalisé français. Il étudie sous la direction de Charles Jalabert. Il devient sociétaire du Salon des Artistes Français en 1884 et participe à l´Exposition Universelle de 1900.

Adolphe Weisz étudie la peinture à Vienne, avant de s´installer à Paris. Il expose pour la première fois au Salon de 1864, un portrait, avant de se spécialiser dans la peinture de genre, choisissant souvent des thèmes gracieux et charmants, tels "Jeune mère gardant son enfant endormi" (1877), "la première dent" (1877) ou encore "la fiancée slave" (musée de Lisieux). (source : Delcampe.net, vendeur BBd77 pour une aquarelle).

Le Lion amoureux : 106x80cm, vente Sotheby's New York du 24 avril 2009, estimé 30000 à 40000 dollars, invendu.

Ce tableau a apparemment figuré dans le salon de 1885, et a obtenu une deuxième médaille (source : le Matin, 30 mai 1885). Il a pu être gravé à cette occasion ?"

Belle et intéressante découverte. Octave Uzanne avait un Lion amoureux encollé sur le panneau intérieur de sa porte d'entrée. De la à dire que le maître s'identifiait au Lion ... il n'y qu'un pas que nous ne franchirons pas maintenant... mais tout de même, cela en dit long encore une fois sur ses manies décoratives et estampatoires (si j'ose le néologisme uzannien qu'il n'aurait peut-être pas renié).

C. L. pour le Blog Octave Uzanne et Bertrand Hugonnard-Roche

jeudi 23 février 2012

Les différentes adresses d’Octave et Joseph Uzanne de 1850 à 1937 (mise à jour permanente)




Comme vous le savez peut-être déjà, ce blog entièrement consacré à Octave Uzanne est avant tout un outil de travail qui me permet de classer les données recueillies au fur et à mesure. Il s'avère qu'une chronologie des différentes adresses occupées par Octave Uzanne est un outil très précieux pour pouvoir le suivre à la trace.

Voici donc une première ébauche de chronologie dans ses déplacements sur Paris et la région parisienne, ainsi que quelques adresses ponctuelles de villégiature. C'est vous, tout aussi bien que moi, ensemble, qui allons, si vous le voulez bien, compléter cette chronologie géographique. Ainsi si vous possédez des documents autographes datés et situés, vous pouvez m'envoyer ces informations (date, lieu, type de document source) à octaveuzanne@orange.fr (*)

Nous parviendrons, je le souhaite, très rapidement à quelque chose de bien plus complet au fil des années de 1879-1880 à sa mort à St-Cloud le 31 octobre 1931.

Voici une première ébauche à partir des documents que je possède ou que l'on m'a déjà gracieusement communiqués.

5 place de l'Hôtel de Ville à Auxerre (Yonne)

- naissance le 14 septembre 1851 (Octave Uzanne)
- naissance le 4 septembre 1850 (Joseph Uzanne)

7 rue de l'Abbé de l'Epée à Paris

- 14 décembre 1871
- 29 janvier 1872

60 rue Gay-Lussac à Paris

- 10 février 1873
- 17 janvier 1874

69 rue des Feuillantines à Paris

- 10 mai 1875
- 19 janvier 1876
- 7 avril 1878 (à la même date son frère Joseph est logé au 65 rue des Feuillantines tout à côté)

68 Boulevard Saint-Germain à Paris

- 1878 (Joseph Uzanne seul)

69 rue Bonaparte à Paris

- 1878 (Octave Uzanne seul)

72 bis Rue Bonaparte à Paris

- 9 mai 1881

- 15 juillet 1883 (lettre HRC)
- 10 août 1886 (lettre de Félicien Rops indiquant cette adresse)


17 Quai Voltaire à Paris

- 10 janvier 1887 (lettre de Joseph Uzanne indiquant ce domicile pour son frère)
- 23 mai 1887 (lettre HRC)
- 1er janvier 1890 (vœux de bonne année)
- 1er janvier 1891 (vœux de bonne année)

- 1er janvier 1892 (vœux de bonne année)
- 1er janvier 1893 (vœux de bonne année)
- 1er janvier 1894 (vœux de bonne année)
- 20 mars 1894 (carte-lettre adressée à Joseph Uzanne)
- 1er janvier 1895 (vœux de bonne année)
- 29 octobre 1895
- 1er janvier 1896 (vœux de bonne année)
- 13 janvier 1896 (lettre au relieur Noulhac)
- 8 mars 1896 (lettre au relieur Noulhac)
- 4 mai 1896
- 1er janvier 1897 (vœux de bonne année)
- 23 mai 1897 (lettre au relieur Noulhac)
- 5 février 1898 (lettre au relieur Noulhac)
- 22 décembre 1898 (lettre au relieur Noulhac)
- 1er janvier 1900 (vœux de bonne année)
- 2 mars 1900
- 24 mars 1900 (lettre au relieur Noulhac)
- 1er janvier 1901 (vœux de bonne année)
- 27 mars 1901
- 18 mars 1902
- 28 octobre 1902
- 9 novembre 1902 (lettre à un ami)
- 25 novembre 1902 (lettre à un confrère)
- 11 avril 1904 (lettre à un ami américain)

5 Place de l’Alma à Paris

- 16 août 1904
- 18 août 1904
- 28 janvier 1906
- 27 juin 1908 (lettre autographe datée et signée)

62 Boulevard de Versailles à Saint-Cloud

- 11 octobre 1908
- 15 novembre 1913
- 16 mars 1914
- 16 octobre 1915
- 21 novembre 1915
- 16 juin 1919
- 3 décembre 1920
- 31 octobre 1931 (décès)

Cannes, Maison Blanche 2 rue Bel Air (Route de Grasse) 42 (villégiature)

- 15 mai 1884
- 25 novembre 1911 (envoi daté et situé, sur le Sottisier)
- 8 février 1912

Etretat (villégiature)

- 22 mai 1927

La Villotte (Villefargeau dans l'Yonne - maison de famille de sa mère)

- années 1880 

Le Caire (Egypte, villégiature)

- 23 février 1895 (est au Caire au moins depuis quelques jours auparavant voire plusieurs semaines et y reste jusqu'au 15 mars 1895, retour prévu à Paris fin mars 1895 - Source : carte-lettre autographe).


Bertrand Hugonnard-Roche



(*) les données communiquées devront systématiquement être vérifiées sur les documents originaux ou des fac-similés d'originaux.

La chambre du célibataire Octave Uzanne et son paroissien (1890).



Je propose aujourd'hui une petite visite très intimiste dans la chambre d'Octave Uzanne. Comme il l'indique lui-même il s'agit de son Retiro, son Home du 17 Quai Voltaire à Paris, logement qu'il occupait alors à cette date.

C'est dans sa troisième revue L'Art et l'Idée, Revue Contemporaine du Dilletantisme Littéraire et de la Curiosité, tome second (juillet-décembre 1892), à la page 257, qu'il consacre un chapitre intitulé Notes sur le goût intime et la décoration personnelle de l'habitation moderne. Il y émet de sévères critiques sur la manière de décorer son intérieur, pointant du doigt ces œuvres graves qui font l'historique de l'ébénisterie française et qui prônent avec emphase le lourd genre pompier et banal, qui déshonore et attriste notre industrie d'art tout au moins depuis plus de soixante ans.

"Il est navrant de constater combien les plus riches demeures sont aujourd'hui mal ordonnées, la froideur qui règne dans certains milieux cossus et l'absence absolue de caractère dans la majorité des installations, même parmi le monde des lettres et des arts. On trouve, dans tels ou tels somptueux hotels, beaucoup de bibelots, des collections de beaux meubles anciens ou modernes, des tapisseries de valeur, des tentures superbes ; mais on s'étonne de ne pas y rencontrer ce je ne sais quoi d'intime, de personnel, de plaisant au regard ou à l'esprit, qui serait comme la marque, la représentation individuelle, le génie même du propriétaire."

Octave Uzanne souligne ainsi : "On confond trop, dans tous les mondes, le luxe avec le goût." Il dénonce la dictature du ploutocrate "dépensant des millions pour l'ornementation de ses palais" ne parvenant jamais à donner cette "sensation spéciale d'un ensemble harmonieux, coquet, équilibré comme un chef-d’œuvre."

Un livre entier pourrait être consacré à ce sujet de la décoration du Home. Il caresse alors l'idée d'entreprendre la rédaction d'un tel ouvrage ; mais il doute de parvenir à ses fins. Nous avons que ce livre n'a jamais été écrit. Dans cette ébauche d'article, Uzanne passe en revue tous les éléments décoratifs d'un intérieur parfaitement équilibré et visuellement beau. Ce sont ses goûts qu'il nous livre, remplis d'estampes, de carreaux de faïences décorés, de japonaiseries saupoudrées ici ou là ; il nous révèle sa hantise des lourds rideaux épais ou tentures sombres qui enlaidissent à ses yeux tout un appartement. Il s'attarde sur chaque pièce, sur chaque mobilier, les portes, les fenêtres, la bibliothèque, la chambre à coucher, le vestibule.


Outre quelques petits croquis au trait qui illustrent son propos dans le texte, il indique qu'un photographe est venu chez lui prendre quelques clichés. C'était en novembre, la luminosité, comme il l'explique, n'a pas permis de prendre plus de deux photographies de qualité. Ainsi, on a la chance de pouvoir se transporter dans son vestibule (voir ci-dessous) et sans sa chambre à coucher (voir ci-dessus). Ces deux photographies sont à ce jour les seules que nous connaissions de cet appartement du Quai Voltaire, ce qui les rend très précieuses.


La photographie du vestibule montre une entrée avec une large porte en bois. On peut y voir des gravures à même la porte au centre des panneaux, des masques en cuir japonais, des porte-manteaux très décorés et figuratifs, quelques plantes vertes supportées par un pied en fer forgé végétalisé typiquement Art Nouveau. Je vous laisse observer par vous-même.












Plus intéressante encore est la photographie d'un angle de la chambre à coucher. Décoration très chargée de nombreux bibelots, porcelaines japonaises, estampes, tableaux, mobilier classique, grand miroir, fauteuil capitonné, etc. Notre regard a été attiré par les estampes ou dessins se situant à la tête du lit, en hauteur. Tout en haut, on peut distinguer (en agrandissant l'image fortement - voir photo), une série d'illustrations qui nous rappelait étrangement quelque chose. A bien y regarder de près, il s'agit en fait d'une série de gravures ou dessins présents dans l'édition du Paroissien du Célibataire publié en 1890. On y reconnait en effet plusieurs voire toutes les illustrations à l'eau-forte exécutées par Gaujean pour ce livre. Nous donnons ci-dessous un agrandissement de cette partie de la photographie ainsi que la suite d'estampes du livre. Nous vous laissons comparer. Il est fort probable qu'il s'agisse de la série des dessins originaux de l'artiste pour cet ouvrage qu'Octave Uzanne a fait encadrer et placer à la tête de son lit. Cette décoration intimiste et même égocentrique n'étonnera sans doute personne. A noter également, et dans la même veine, au dessous de ces dessins, un autre cadre contenant six gravures ou plutôt six états d'une même gravure. On distingue nettement qu'il s'agit de son portrait fait par Paul Avril. Portrait que nous avons retrouvé placé en tête de l'édition de luxe sur papier Japon de l’Éventail publié en 1882. Nous vous laissons le soin de comparer ce portrait gravé avec le cadre situé au dessus du lit d'Octave Uzanne.



Que penser de cette décoration sensée toucher au chef d’œuvre ? On conçoit aisément qu'Octave Uzanne avait pour lui-même une adoration au delà des limites du bon goût. Reste à connaître la décoration des autres pièces ; cela reste pour le moment un mystère. Autre mystère : à savoir ce qui agita des années durant les draps de ce lit de célibataire gynophile. Mais là il nous faudra beaucoup de patience pour lever le voile épais des mystères d’alcôves.

Bertrand Hugonnard-Roche

dimanche 19 février 2012

Une lettre d'Octave Uzanne adressée à un correspondant "Old friend" [Eugen Schwiedland] à Vienne en Autriche (3 décembre 1920).

Je vous livre cette longue lettre adressée par Octave Uzanne à un correspondant (non identifié) à Vienne en Autriche. Je vous la livre encore pleine de tous ses mystères. Elle a été écrite de Saint-Cloud le 3 décembre 1920 ; Octave Uzanne a 68 ans passés. Après avoir discuté d'une entrevue qu'il a eu à Saint-Cloud avec un certain G. von M. qui reste, lui aussi, tout aussi mystérieux, Octave Uzanne nous livre, par ce courrier qui n'avait d'autre destin que celui de se perdre, de précieuses informations sur sa manière de voir la vie à cette époque de son existence. Sa "philosophie" et ses "états d'âme" sont des plus précieux à recueillir ici pour le mieux comprendre. On pourrait analyser en long et en large ses propos pour en tirer des vérités sur le personnage Uzanne. Nous ne nous risquerons pas à cet exercice périlleux pour le moment. Nous laissons aux plus fins observateurs de l'âme humaine le soin de démêler tout ceci. Cette lettre a été découverte chez un marchand à Vienne, en Autriche ; elle n'avait donc pas quitté le pays vers lequel elle avait été envoyée. Nous pensons que ce Old friend autrichien, ou tout au moins qui résidait à Vienne, a dû recevoir bien d'autres lettres d'Octave Uzanne ; peut-être le hasard nous permettra-t-il d'en découvrir d'autres. C'est à ce jour la lettre la plus intéressante et la plus longue que nous ayons pu acquérir. Voici ci-dessous le texte retranscrit et plus bas la copie en fac-similé. Bonne lecture.


Cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir et lire la transcription de la lettre.


Reproduction de la lettre en fac-similé (cliquez sur les images pour les agrandir).
Voici le texte de la lettre ratures et corrections prises en compte, sans les soulignés qui sont ici transformés en gras, pour une lecture telle que le souhaitait Octave Uzanne.

« St Cloud ce 3 XII 1920

J’attendais mot de toi, cher vieux frère, et je reçois à l’instant ton épître du 28 novembre dernier (4 jours de voyage). J’ai vu dimanche dernier chez moi, où il est venu prendre une tasse de thé G. von M. Nous avons pu causer un peu plus paisiblement, une heure ½ durant. Ce diplomate philosophe n’a pas 39 ans, comme tu me l’annonçais, mais bien 48 ½, m’a-t-il affirmé. Il est solide, massif même, bien posément assis dans la vie. Il vit sans son épouse et sans ses 4 enfants qui sont en Allemagne, par cette raison que son beau père qui est à Paris fut très embêté, pendant la guerre, en raison de son nom de formation allemande, et veut vivre tranquille et ne voir que le plus rarement possible son gendre et sa fille et ses enfants. – un vieux bourgeois étroit et borné. M. M. ne tient pas rigueur à son beau père si mesquin et si soucieux de l’opinion, mais, je crois qu’il cherche à se faire envoyer ailleurs qu’à Paris afin de vivre en famille, bien que, me dit-il, il soit d’essence célibataire et que son épouse lui laisse l’illusion d’en être un. Il est gai, agréable et voit la vie sous un angle assez juste au point de vue humain. Je crois que nos philosophies diffèrent essentiellement. La mienne n’admet qu’une seule certitude : La mort et ne conçoit [le mot voit est rayé] tout le reste que comme des apparences fugitives dont le contrôle est difficile et toujours décevant – Je ne crois pouvoir affirmer aucune vérité nominale et tenue pour bien équarrie - Je suis presque un néantiste, puisque j’ai la religion très accentuée du doute et, qu’en réalité, c’est notre orgueil qui nous donne des croyances injustifiées ou injustifiables en une autre vie, alors que si nous voulons revivre nous devons procréer, reproduire notre spécimen comme font les végétaux et tous les êtres organisés. J’ai du goût pour les religions parce qu’elles m’apparaissent comme des mythes ingénieux qui ont séduit un peu partout les cerveaux les mieux équilibrés, mais comment peut-on se soumettre à des dogmes et dire avec St Augustin : « Credo quia absurdum non credere. » – ce me semble fou ! J’ai senti que G. von M., ce bon Junker de Silésie, avait été un bon nourrisson des doctrines luthériennes et qu’il y avait entre nous certains abîmes qui viennent de mes efforts à me donner l’esprit le plus libéré qui soit de toutes emprises. Von M. reconnait qu’il est infiniment moins cérébral que moi ; il est [la suite continue au verso] par contre de goûts plus entichés de philosophie abstraite. Il m’a prête [le mot donné est rayé] un livre français d’un nommé Baruzi : la volonté de métamorphose qui exprime, malgré une terminologie bien différente de la sienne, presque entièrement sa conception [le mot philosophie est rayé] de la vie et du monde, m’a-t-il écrit – Je me suis remis au travail – Je vais moins aller à Paris, vivre davantage chez moi et terminer beaucoup d’ouvrages en train dans ma Thébaïde d’anachorète. D’abord, un certain livre « le Jardin des souvenirs » où défileront tous les hommes intéressants de ma génération que j’ai fréquentés et qui sera comme le miroir magique de ma vie intellectuelle et psychique, puis des œuvres de pensées, des études historiques, des travaux sur Giacomo Casanova, dont tous les papiers et correspondances sont entre mes mains !.. combien d’autres choses que je ne ferai sans doute jamais, étant dans ma 68e année d’âge – 10 ans de plus que toi – Je me sens encore cinquantenaire, mais, c’est égal, je perçois [le mot sent a été rayé] proche le bout de la route et la folie des projets illusoires – mais, je pense que rien n’a d’autre importance que celle que nous attachons à nos entreprises, et que je laisse quelques livres de plus ou non, cela ne tire pas plus à conséquence que quelques prunes de plus ou de moins à un prunier.
Merci pour tes indications pour Vienne – Crois-tu vraiment à la hausse du change de la couronne – Si tu basais ton avis sur des perspectives solides, je pourrais en acheter dix ou quinze ou 25 mille que je mettrais de côté – dis moi donc posément ce que tu crois à ce sujet et ce qui te le fait croire. Quant à aller à Vienne, j’y songerai en mars ; cela suffira. Les évènements sont tels que, d’ici avril, les Bandes rouges de Lénine peuvent enfoncer la pologne et y entrer comme dans du bois disjoint et piqué – que d’autres évènements sont aussi possibles – il faut s’attendre à tout et ne se rien promettre ; l’incertitude de tout s’impose actuellement.
Je t’envoie, old friend, mes affectueuses tendresses ; embrasse ta chère maman, ta femme, ton gosse pour moi, et dis leur de t’embrasser de ma part, ainsi qu’à belle maman. – J’ai de toute la famille l’inoubliable souvenir ami. Bien à toi. [signé] Octave. »


Bertrand Hugonnard-Roche

vendredi 17 février 2012

De la justification des tirages de luxe (mise à jour permanente).


Cet article sera mis à jour régulièrement et présentera de manière chronologique la justification du tirage de luxe des éditions présentées. Nous donnons la reproduction de la page de titre associée. Le tirage de luxe indiqué, comme toujours, ne comprend pas les exemplaires dits de passe ou exemplaires réservés par l'auteur ou l'éditeur. Ce nombre d'exemplaires, généralement non numérotés, peu monter à une dizaine voire à une vingtaine d'exemplaires. Nous les signalerons également chaque fois qu'ils nous en passera entre les mains. Tous les exemplaires présentés sont de notre collection et ont donc pu être vérifiés de visu.


Documents sur les Moeurs du XVIIIe siècle
[série complète en 4 volumes grands in-8].
Les Mœurs Secrètes du XVIIIe siècle
[aussi : Anecdotes sur la Comtesse du Barry - La Gazette de Cythère - La Chronique Scandaleuse].
Octave Uzanne est l'auteur des Préfaces (notes et index) de chacun de ces volumes.
Paris, A. Quantin, 1879, 1880, 1881 et 1883.
Chacun des volumes a été tiré à petit nombre (sur papier vergé).
Il a été tiré en plus 100 exemplaires numérotés, savoir : 50 ex. sur Chine (1 à 50) et 50 exemplaires sur Whatman (51 à 100).
Ceux-ci sont des 50 ex. sur Chine et portent tous le n°6.
Le frontispice est ici en double état (en sanguine et en deux couleurs).



L'Eventail, par Octave Uzanne.
Illustrations de Paul Avril.
Paris, A. Quantin, 1882.
Outre le tirage courant sur papier vélin des Vosges épais et de qualité (tirage à petit nombre probable entre 750 et 1.250 exemplaires ?), il a été tiré 100 exemplaires sur papier Japon.
Celui-ci porte le n°98.
Il contient un état tiré à part de toutes les gravures.



Correspondance de Madame Gourdan dite la Petite Comtesse.
Pour servir à l'histoire des moeurs du siècle, et principalement de celle de Paris.
Nouvelle édition augmentée de lettres inédites, de notes, suivie de la description de sa maison et des diverses curiosités qui s'y trouvent, et précédée d'une Etude Causerie sur les Sérails du XVIIIe siècle par Octave Uzanne.
A Bruxelles, chez Henry Kistemaeckers, éditeur, 1883.
Tirage à 777 exemplaires (vergé teinté) et 15 exemplaires sur papier du Japon.
Celui-ci un des 15 exemplaires sur papier du Japon portant le n°I.



L'Ombrelle - Le Gant - Le Manchon, par Octave Uzanne.
Illustrations de Paul Avril.
Paris, A. Quantin, 1883.
Outre le tirage courant sur papier vélin des Vosges épais et de qualité (tirage à petit nombre probable entre 750 et 1.250 exemplaires ?), il a été tiré 100 exemplaires sur papier Japon.
Celui-ci porte le n°91.
Il contient un état tiré à part de toutes les gravures.



Son Altesse la Femme par Octave Uzanne.
Illustrations de H. Gervex, Gonzalès, Kratké, Albert Lynch,
Adrien Moreau et Félicien Rops.
Paris, A. Quantin, 1885.
Outre les exemplaires du tirage courant sur papier vélin des Vosges (tirage à petit nombre certainement entre 750 et 1.250 exemplaires), il a été fait une édition spéciale sur papier Japon de grand format à 100 exemplaires.
Celui-ci sur papier Japon de grand format portant le n°LV.
Il contient plusieurs états des gravures. Ce nombre d'états varie selon les exemplaires rencontrés.
A noter : nous avons rencontré des exemplaires indiquant un tirage à 100 exemplaires numérotés sur papier du Japon (sans indication de format), pour autant ces derniers exemplaires sont exactement de même dimensions que les exemplaires indiqués sur "papier Japon de grand format". Le nombre d'états des gravures est aussi variable dans ce cas d'un exemplaire à l'autre.
Voir ci-dessous un exemplaire de ce tirage. Nous ne nous expliquons pas encore cette distinction.

Celui-ci sur papier Japon porte le n°12.
Il contient un double état des planches et de certaines eaux-fortes imprimées en couleurs dans le texte.



La Française du Siècle. Modes, Moeurs, Usages par Octave Uzanne.
Illustrations à l'aquarelle de Albert Lynch gravées à l'eau-forte en couleurs par Eugène Gaujean.
Paris, A. Quantin, 1886.
Outre le tirage courant à petit nombre (très certainement entre 1.000 et 1.250 exemplaires) sur papier vélin des Vosges, il a été fait un tirage de luxe sur papier du Japon.
Celui-ci 1/100 ex. sur Japon portant le n°20
et comprenant toutes les illustrations à l'eau-forte en double état
ainsi qu'une deuxième épreuve de la couverture (premier plat seulement).



La Reliure Moderne artistique et fantaisiste par Octave Uzanne.
Illustrations reproduites d'après les originaux par P. Albert-Dujardin
et dessins allégoriques de Jules Adeline, G. Fraipont, A. Giraldon.
Frontispice de Albert Lynch gravé par Manesse.
Paris, Edouard Rouveyre, 1887.
Tirage à 1.500 exemplaires sur papier vélin des fabriques de MM. Gerbault et Barnéoud,
plus 100 exemplaires sur papier des manufactures impériales de Tokyo (Japon).
Celui-ci 1/100 sur Japon portant le n°46 et signé conjointement par l'auteur et l'éditeur.



Le Miroir du Monde,
Notes et sensations de la vie pittoresque,
par Octave Uzanne.
Illustrations en couleurs d'après Paul Avril.
Paris, Maison Quantin, 1888.
Tirage à 2.000 exemplaires sur vélin de Hollande (n°1 à 2.000), 100 exemplaires sur grand papier du Japon (n°I à C) et 100 exemplaires sur Japon du format du volume (n°CI à CC).
Celui-ci, 1/100 ex. sur grand papier du Japon portant le n°X et signé par l'auteur.
(un autre exemplaire de notre collection, sur le même grand papier Japon, porte le n°LXIII et a été également signé par l'auteur).



Le Paroissien du Célibataire. Observations physiologiques et morales sur l'état du célibat par Octave Uzanne.
Illustrations de Albert Lynch gravées à l'eau-forte par E. Gaujean.
Paris, Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries Réunies May & Motteroz, 1890.
Tirage à 1.100 exemplaires numérotés : 50 ex. sur Japon (I à L), 25 ex. sur Whatman (LI à LXXV), 25 ex. sur Chine (LXXVI à C), 1000 ex. sur Vergé des Vosges (1 à 1000).
Celui-ci sur papier Japon portant le n°XXIII.



La Femme et la Mode, Métamorphoses de la Parisienne de 1792 à 1892.
La Française du Siècle.
Tableaux successifs de nos moeurs et usages depuis cent ans,
par Octave Uzanne.
Illustrations dans le texte par A. Lynch et E. Mas.
Frontispice en couleurs de Félicien Rops. Couverture de Louis Morin.
Paris, Ancienne Maison Quantin, May & Motteroz, 1892
Tirage total à 1.000 exemplaires dont 955 sur vélin non numérotés, 25 ex. sur Japon (I à XXV) et 20 ex. sur Chine (XXVI à XLV).
Celui-ci sur papier de Chine (non numéroté),
offert par l'auteur à Angelo Mariani (avec envoi de l'auteur).
Le frontispice de Félicien Rops est ici en deux états (noir et couleurs).



La Femme à Paris. Nos Contemporaines.
Notes successives sur les Parisiennes de ce temps dans leurs divers milieux, états et conditions,
par Octave Uzanne.
Illustrations de Pierre Vidal.
Paris, Ancienne Maison Quantin, May et Motteroz, 1894.
Il a été tiré de cette édition, outre les exemplaires sur papier vélin filigrané (tirage à petit nombre certainement entre 750 et 1250 ex.), 110 ex. sur papier du Japon.
Celui-ci porte le n° XXIX.



Contes pour les Bibliophiles.
Par Octave Uzanne et Albert Robida.
Nombreuses illustrations dans le texte et hors texte.
Paris, Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries Réunies,
May et Motteroz, 1895
Le tirage est de 1.000 exemplaires sur papier vélin (1 à 1.000) et 30 exemplaires sur papier Japon de luxe (I à XXX).
Celui-ci un des 30 exemplaires sur Japon de luxe portant le n°XXIV.



Dictionnaire Bibliophilosophique, typologique, iconophilesque et bibliotechnique,
à l'usage des Bibliognostes, des Bibliomanes et des Bibliophilistins,
par Octave Uzanne polybibliographe et philologue.
Paris, Imprimé par les Sociétaires de l'Académie des Beaux Livres, Bibliophiles Contemporains, 1896.
Tirage unique à 176 exemplaires sur papier vélin filigrané. Exemplaires nominatifs.
Celui-ci imprimé pour M. Léon Guillon.



La Nouvelle Bibliopolis, Voyage d'un Novateur au Pays des Néo-Icono-Bibliomanes,
par Octave Uzanne. Lithographies en couleurs et marges décoratives de H. P. Dillon. Frontispice à l'eau-forte d'après Félicien Rops. Paris, H. Floury, 1897. Tirage à 600 exemplaires numérotés. 500 exemplaires sur papier vélin satiné de Rives et 100 exemplaires sur papier impérial du Japon.
Celui-ci 1/100 imprimé sur papier impérial du Japon
avec double suite des lithographies hors-texte et du frontispice de Félicien Rops,
ainsi qu'une suite en noir des encadrements lithographiés reliée à la fin.



Monument Esthématique du XIXe siècle.
Les Modes de Paris.
Variations du goût et de l'Esthétique de la Femme 1797-1897.
Par Octave Uzanne. Illustrations originales de François Courboin
dans le texte et hors-texte,
d'après des documents inédits.
Paris, Société Française d'Editions d'Art, L.-H. May, 1898
Tirage à 1000 exemplaire sur vélin spécial (1 à 1.000), 90 exemplaires sur Japon Impérial avec double suite des cent planches hors-texte, avant le coloris numérotés XI à C. 10 exemplaires sur Japon chacun avec 1 aquarelle originale, 10 dessins originaux des hors-texte, 22 croquis originaux du texte (I à X).
Celui-ci un des 90 exemplaires sur Japon avec double suite des hors-texte en noir et en couleurs.



L'art dans la décoration extérieure des livres en France et à l'Etranger. Les Couvertures illustrées. Les Cartonnages d'éditeurs. La Reliure d'Art, par Octave Uzanne.
Paris, Société Française d'Editions d'Art, L.-Henry May, 1898.
1000 exemplaires sur papier vélin et 60 exemplaires sur Japon.
Celui-ci n°3 sur Japon.



Visions de notre Heure. Choses et Gens qui passent.
Notations d'Art, de Littérature & de Vie pittoresque.
Par La Cagoule, Octave Uzanne.
Paris, Chez le libraire Henry Floury, 1899.
Tirage à 650 exemplaires sur vélin teinté, 50 exemplaires sur papier de Chine (XI à LX) et 10 exemplaires sur Japon impérial (I à X).
Celui-ci un des 50 exemplaires sur Chine portant le n°LI.



La Panacée du Capitaine Hauteroche par Octave Uzanne.
Illustrations hors texte à l'aquarelle par Eugène Courboin.
A Paris, chez le libraire Henry Floury, 1899
Tirage total à 500 exemplaires dont 450 sur papier vélin (51 à 500) et 50 sur papier du Japon impérial (1 à 50).
Celui-ci sur papier Japon impérial portant le n°5.



La Locomotion à travers l'histoire et les moeurs
(Sports et Transports en France et à l'Etranger),
par Octave Uzanne.
Illustrations hors texte et dans le texte par Eugène Courboin.
Nombreuses reproductions d'estampes anciennes.
Paris, Société d'Editions Littéraires et Artistiques,
Librairie Paul Ollendorff, 1900.
Tirage à 1.500 exemplaires sur vélin teinté, 60 exemplaires sur Japon impérial, 10 exemplaires sur Japon format Colombier.
Celui-ci 1/60 Japon impérial portant le n°LXIX, avec double suite des hors-texte.
(état colorié au pochoir sur Japon et état en noir sur Chine).



[Bien que cet ouvrage ne soit pas d'Octave Uzanne,
l'exécution seule lui ayant été confiée pour le Bibliophiles Indépendants,
nous l'ajoutons malgré tout à la liste de ses ouvrages]

Contes Blancs de Jules Lemaitre
,
La Cloche, La Chapelle Blanche et Mariage Blanc,
Illustrations de Blanche Odin.
Cette édition des Contes Blancs a été spécialement publiée par
Octave Uzanne pour les Bibliophiles Indépendants.
Le tirage exclusivement pour les souscripteurs a été de 200 exemplaires plus 10 exemplaires réservés à l'auteur, l'éditeur, l'illustrateur et aux collaborateurs.
Celui-ci porte le n°60.
Tous les exemplaires ont été imprimés sur papier vélin blanc de cuve.



[Ce livre n'est pas d'Octave Uzanne mais il a été publié sous sa direction artistique.]
Chansons de l'Ancienne France imagées par W. Graham Robertson.
Paris, pour les Bibliophiles Indépendants, chez H. Floury, 1905.
Tirage unique à 150 exemplaires numérotés sur papier à la forme d'Arches, pour les Bibliophiles Indépendants.
Celui-ci porte le n°41.



Les Parfums et les Fards à travers les âges par Octave Uzanne.
Illustrations de Léon Carré.
Charles Blanc éditeur, Genève, 1927.
Tirage courant non mentionné. Tirage de luxe à 50 exemplaires sur Japon.
Celui-ci sur Japon porte le n°16.



Bertrand Hugonnard-Roche

jeudi 16 février 2012

De la justification des tirages de luxe signés par Octave Uzanne (mise à jour permanente de ce billet).



Ci-dessus justification du tirage d'un ouvrage d'Octave Uzanne. Ici un des 100 exemplaires sur papier Japon de grand format (n°X) signé par l'auteur. [Le Miroir du Monde, Paris, Quantin, 1888]. Octave Uzanne a signé de sa main l'intégralité des 100 exemplaires de ce tirage de grand luxe.

Ci-dessus, un autre exemplaire du même livre [Le Miroir du Monde, Paris, Quantin, 1888] sur papier Japon de grand format également (tirage à 100 exemplaires (I à C). Ici le n°LXIII, signé par Octave Uzanne.


Ci-dessus justification du tirage d'un ouvrage d'Octave Uzanne : La Reliure moderne artistique et fantaisiste publié en 1887 chez Édouard Rouveyre à Paris. Ici un des 100 exemplaires sur papier Japon (n°46) signé par l'auteur et l'éditeur.


Bertrand Hugonnard-Roche

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