jeudi 31 mai 2012

Le vieux chat gourmand "Octave Uzanne" écrit à une dame pour la remercier du gâteau Hongrois qu'elle lui a offert (8 juin 1910).

Collection Bertrand Hugonnard-Roche - acquisition mai 2012

C'est à la librairie Antiquariat V. A. HECK autographen à Vienne, en Autriche (1), que je dois la découverte de cette nouvelle carte-lettre adressée par Octave Uzanne à une "Chère Madame" qui reste inconnue à ce jour. Ce courrier est daté du 8 juin 1910, Uzanne a 59 ans. Il remercie sa correspondante "de na pas avoir oublié [sa] promesse et [de lui avoir] adressé cet excellent gâteau Hongrois dont [il s'est] délecté en vieux chat gourmand (...)."

Uzanne se propose d'offrir un exemplaire de son dernier livre "sur les misères de la femme à Paris (ouvrières et autres)". Il s'agit de Parisiennes de ce temps, en leurs divers milieux, états et conditions. Etudes pour servir à l'histoire des femmes, de la société, de la galanterie française, des moeurs contemporaines et de l'égoïsme masculin. Le sur-titre est "Etudes de sociologique féminine." En sous-titre secondaire on lit : "Ménagères, Ouvrières et courtisanes, bourgeoises et mondaines, Artistes et comédiennes." C'est un volume in-12 publié au Mercure de France et achevé d'imprimer le 15 septembre 1910. De ce volume il n'a été tiré que 12 exemplaires sur papier de Hollande.

Collection Bertrand Hugonnard-Roche - acquisition mai 2012

Le billet se poursuit avec quelques questionnements météorologiques habituels. La correspondante est peut-être à Berlin ? Un post-scriptum cite un certain Eugène (?) dont Uzanne espère "de ses bonnes nouvelles".

Même si cette lettre ne nous livre encore presque rien, ce sont encore quelques éléments qui s'ajoutent à ce que nous savions déjà. Le vieux chat gourmand n'en n'a pas fini de nous livrer ses intimités.

Bertrand Hugonnard-Roche

(1) Antiquariat V. A. HECK autographen, Kärntnerring 14, A-1010 WIEN, AUSTRIA. C'est la deuxième lettre d'Octave Uzanne que nous découvrons sur le sol autrichien depuis le début de l'année 2012.

jeudi 24 mai 2012

Octave Uzanne évoque le travail de Félicien Rops (7 avril 1894).

(Coll. Bertrand Hugonnard-Roche - mars 2012)


Voici un intéressant billet qu'Octave Uzanne adresse à quelqu'un [A. Le Breton de Rouen, identifié depuis] qui détient des dessins de Félicien Rops (1). Quelle est cette personne ? Nous ne le savons pas encore. Octave Uzanne travaille, dès avril 1894, à l'élaboration de l'illustration de son Feminies qui paraitra seulement deux ans plus tard en 1896 pour les Bibliophiles contemporains. On sait que cet ouvrage contient huit frontispices gravés d'après les dessins de Félicien Rops. Uzanne reçoit donc ici deux dessins de Rops qu'il transmet ensuite au graveur. Les dessins doivent être assez rapidement rendus et renvoyés au destinataire, resté inconnu, de cette lettre.


Félicien Rops (1833-1898)
Cher monsieur (2)

J'ai reçu ce matin en très bon état les deux frontispices de Rops qui sont actuellement entre les mains du graveur.

Vous pouvez avoir toute confiance ; je profiterai de la latitude que vous me donnez de ne point me hâter et vous retournerai ces deux belles pièces soigneusement enveloppées, au début de la semaine prochaine.

Avec mes remerciements empressés, croyez, monsieur, à l'expression de mes sentiments les meilleurs.

                                   Octave Uzanne
                                   7 Avril 1894 -

(1) Félicien Rops est un artiste belge, peintre, aquafortiste, dessinateur, illustrateur et graveur, né à Namur le 7 juillet 1833, mort à Essonnes (aujourd'hui Corbeil-Essonnes), le 23 août 1898. Fély, comme Uzanne l'appellera, était son ami. Rops écrivait à Uzanne en le désignant comme son Frérot. Rops a notamment collaboré à Son Altesse la femme dans lequel il donne trois dessins en 1885.

(2) Destinataire inconnu [A. Le Breton de Rouen, identifié depuis]. Lettre d'une page in-8, écrite sur un feuillet in-4 plié en deux. Uzanne utilise ici un joli papier Japon ancien filigrané d'un coq et d'une branche fleurie, le tout encadré d'une frise géométrique. C'est un modèle de papier à lettre que nous n'avons pas encore rencontré dans sa correspondance.

Bertrand Hugonnard-Roche

mardi 22 mai 2012

Carte de voeux par Octave Uzanne pour la nouvelle année 1904.

Carte-Voeux pour le 1er janvier 1904.
"Looping the Loop" 1904-1905.
Artiste inconnu.

Voici, nouvellement acquise, l'une des plus bavardes parmi les cartes de voeux dessinées pour Octave Uzanne. Cette carte, imprimée dans un camaïeu de gris et de noir, dessinée par un artiste qui conserve encore tout son mystère, mesure 14 x 11 cm, et est imprimée sur un papier vélin de cuve assez souple, filigrané de feuillages. Elle représente une femme à bicyclette qui dévale une piste où est marqué l'année 1904 en gros chiffres. A reconnait la Seine et le Quai Voltaire à gauche (Octave Uzanne habite encore au 17, Quai Voltaire à cette époque). On distingue trois ponts de Paris, le pont Alexandre III, avec ses longues arches courbes, inauguré en 1900 ; les deux ponts suivants en amont du quai Voltaire.

Cette carte est accompagnée, dans sa partie haute, d'un long texte imprimé :

"Pour le "looping the loop" 1904-1905 agréez mes voeux les plus sincères. Puissiez-vous "Boucler la Boucle" de l'an nouveau sans trouble, dérapage, panne, inquiétudes, accidents ou ennuis ! Je souhaite que la Piste, Hélas ! combien rapide ! vous soit favorable, illusoire, douce et pratique. Octave Uzanne.

Octave Uzanne souhaite donc à ses amis que la piste qui se déroule devant eux pour la nouvelle année 1904 qui conduit inexorablement à 1905 soit la meilleure possible. Uzanne prend avec humour l'image du cyclisme alors en vogue, le premier Tour de France cycliste ayant eu lieu l'été précédent, entre le 1er et le 19 juillet 1903. On sait l'attirance qu'Octave Uzanne avait pour les moyens de locomotion moderne. Grand voyageur, il avait utiliser le paquebot "Le Gascogne" pour débarquer à New York dès 1893. On peut supposer qu'il fut l'un des premiers à tester l'automobile et qu'il enfourcha au moins pour essai les premières bicyclettes. A l'aube de 1904 Octave Uzanne a 53 ans, un âge qui lui permet d'être encore alerte et de s'essayer à la locomotion moderne qu'il décrivait avec science dans son ouvrage La Locomotion à travers les âges publié à la fin de 1899 (volume achevé d'imprimer le 15 novembre).

Cette carte de voeux, dont c'est le premier exemplaire que nous rencontrons, semble assez rare de fait. Nous avons en mains probablement un tirage d'essai sur papier souple (non définitif). En attendant de trouver un autre exemplaire, imprimé sur papier cartonné, nous vous en offrons la primeur. Nous ne savons pas qui a dessiné cette carte : Eugène Courboin ? Albert Robida ? Elle n'est pas signée.

Bertrand Hugonnard-Roche

mercredi 16 mai 2012

Octave Uzanne aux enchères : Balades dans Paris Paris, Société des bibliophiles contemporains, 1894. In-4°, très riche reliure mosaïquée, plein maroquin havane signé de Meunier (1897).

Cliché Artcurial - Mai 2012.

Adjudication du jour :

n°232 - [PARIS] Balades dans Paris Paris, Société des bibliophiles contemporains, 1894. In-4°, très riche reliure mosaïquée, plein maroquin havane, dos à nerfs parsemé d'hirondelles poussées or, plat orné d'une très belle composition figurant, au centre d'une frise de fleurs de lys stylisées et une guirlande de lampions, des feuilles de châtaigniers avec leurs fruits, un moulin rouge, un chat noir et un réverbère ; cartouche sur le second plat mosaïqué avec personnage masqué portant chapeau ; frise intérieure de feuilles de lierre poussé or et de fleurettes mosaïquées, gardes de soie, contre-gardes en papier marbré et en papier japonisant, doré sur tranches, chemise à rabats, étui, couverture et dos entièrement conservés, non rogné. (Ch. MEUNIER, [18]97). Édition originale. Les textes d'Eugène Rodrigues, Paul Eudel, B.H. Gausseron et Adolphe Retté, sont consacrés à la vie parisienne de la fin du XIXe siècle : Au Moulin de la Galette, A l'Hôtel Drouot, Sur les Quais, Au Luxembourg. Tirage unique à 180 ex. num., celui-ci n° 178, tous sur vélin teinté, imprimés pour la Société des bibliophiles contemporains, animée par Octave Uzanne. Un très bel encadrement polychrome lithographié d'Alexandre Lunois (1863-1916) orne chacune des pages de titre, tandis que la couverture est d'Eugène Delâtre (1864-1938). Exceptionnel exemplaire qui comporte 5 eaux-fortes d'A. Bertrand (et non 4 comme la plupart des exemplaires). En outre : - ces 5 gravures sont présentes en 4 états différents (définitif, essai en couleurs, en noir, en couleurs sans l'encadrement historié), sauf la seconde qui est en 3 états (définitif, en couleurs sans l'encadrement historié, en noir). - 1 eau-forte en couleurs supplémentaire est mise en frontispice. - 1 état d'une gravure non retenue, en couleurs, et esquisse d'une femme au parapluie dans l'encadrement sur papier de soie contrecollé. Très riche reliure de l'époque.

Estimé 1.000 / 1.500 euros

Adjugé 5.600 euros sans les frais

Prix final acheteur (frais 23%) : 7.038 euros

Vendu par :

ARTCURIAL | BRIEST - POULAIN - F. TAJAN

MAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES

7 rond-point des Champs-Élysées F-75008 Paris
+33 1 42 99 20 20
SAS au capital de 1 797 000 €
Agrément n° 2001-005

ASSOCIÉS

  • Francis Briest, Co-Président
  • Hervé Poulain
  • François Tajan, Co-Président

mardi 15 mai 2012

Octave Uzanne prend position sur l'institution de la Polygamie ou "La maîtresse légitime, Essai sur le mariage polygamique de demain" par Georges-Anquetil (1922).

Le 29 novembre 1922 sort des presses de MM. Vernet & Warin, maîtres imprimeurs à Paris, un volume destiné à un faramineux succès. Avec "La maîtresse légitime, Essai sur le mariage polygamique de demain" on peut parler de best-seller. Les éditions Georges-Anquetil, sises au 5 de la rue Boudreau à Paris ont probablement réalisé là une extraordinaire opération financière. On trouve en effet des exemplaires de ce livre portant la mention de 303e mille ! Ce sont des centaines de milliers d'exemplaires qui furent ainsi vendus en quelques mois seulement (1).

"La maîtresse légitime" sous-titré "Essai sur le mariage polygamique de demain" annonce clairement ses intentions : l'auteur, Georges-Anquetil (2), dédie cette étude "aux parlements de tous les pays, mais principalement aux parlements européens, pour attirer leur attention à la fois sur l'ampleur du problème sexuel et sur les dix-huit millions d'européennes que le surnombre des femmes, le massacre des mâles et l'égoïsme de la monogamie condamnent aux misères physiologiques et morales du célibat." Le débat est posé.

Cet épais volume de près de 450 pages se veut donc une étude à visée sociologique, tout ce qu'il y a de plus sérieux donc, il ne se veut pas, comme l'indique l'auteur en tête de sa courte préface : "l'oeuvre paradoxale d'un fantaisiste." L'auteur s'appuie sur des faits graves, des arguments irréfragables. Ce livre n'a d'autre objet pratique que l'abrogation de l'article 340 du code pénal interdisant et punissant la bigamie et à fortiori la polygamie. La préface est datée de septembre 1922, à la Cotinière d'Oléron.

En septembre 1922, Octave Uzanne est dans le mois de ses 71 ans. Ce n'est plus le fringuant jeune homme du "Bric-à-brac de l'amour" (1879), des "Surprises du coeur" (1881) ou de "Son altesse la femme" (1885), c'est un homme vieillissant, sans doute déjà affaibli par la maladie. N'écrivait-il pas pourtant dans un Cupidoniana (in Bric-à-brac de l'amour) : « Un homme de bon sens se garde bien de prendre une maîtresse légitime, c’est-à-dire attitrée ; - il y a tant d’imbéciles qui en auront pour lui. » Uzanne avait alors 28 ans. C'est donc quelques 43 ans plus tard qu'il est amené à revenir brièvement sur ce sujet de la maîtresse légitime.

En effet, Georges-Anquetil consacre la troisième partie de son ouvrage aux réponses et commentaires sur son enquête sur la polygamie. L'auteur avait demandé à différents personnalités du tout Paris leur opinion tant sur la polygamie que sur l'opportunité de son institution. Ces réponses avaient été publié une première fois dans le journal "Le Grand Guignol. La liste des intervenants est assez imposante, voici les plus connus aujourd'hui : Colette, Rachilde, Henri Lavedan, Lucien Descaves, Edmond Haraucourt, Henri Barbusse, Félicien Champsaur, Léo Clarétie, etc., et ... Octave Uzanne.

Certains ont répondu d'une manière très rapide et concise, d'autres ce sont un peu plus étendu sur le sujet. On doit à Octave Uzanne deux belles pages de réponse, que nous transcrivons ici intégralement :

Réponse de M. Octave Uzanne, homme de lettres. (3)

"Mon cher confrère,

Nous appartient-il vraiment de prendre parti dans cette question de la Polygamie ou Polyandrie ? Je ne le crois point. La nature suffit à régler tout ce qui est du ressort des unions et de la fécondation des êtres et des choses, au mieux de ses mystérieux intérêts et besoins.

L'Alma Mater n'est jamais longue à faire éclater le prétentieux corset des lois sociales qui veulent la pousser à se conformer à un code absolument contraire à sa raison d'être. Elle maintient, malgré toutes les puissances hypocrites, nos instincts, et favorise, sans discontinuité, la perpétuation de la vie, par la multiplicité des facteurs génésiques. Elle réalise tous les rapprochements sexuels. Peu lui importe les accidentels excédents féminins. Jamais elle ne tarde à faire une équitable répartition proportionnelle entre les éléments mâles et femelles des contingents humains. Elle s'entend mieux que nous à maintenir ou rétablir la balance en équilibre. Elle a horreur du vide, comme l'affirmaient nos pères, avec un esprit judicieux. On peut donc être assuré qu'elle orientera les vierges délaissées vers le Dieu des Jardins. Priape, tout aussi bien que notre coeur, a ses raisons, que la raison même ignore. Il ne manque pas les occasions de se prodiguer dans l'ombre favorable à ses caprices, et celles qui en rêvent connaissent l'heure du muletier.
Il ne nous convient aucunement d'établir la polygamie. Elle n'a cessé d'exister, depuis l'origine des êtres. Les édits d'une morale d'Etat n'ont jamais pu s'opposer à sa libre allure parmi nous, la société et ses conventions furent toujours des intrus et apparurent comme de ridicules non-valeurs, vis-à-vis de l'Espèce et des conditions biologiques de l'Humanité.
Il est difficile d'imaginer une polygamie réglementée, acceptée par tous, dans l'état de nos moeurs actuelles. L'épouse est si étroitement jalouse de ses droits de possession et de ses prérogatives dans un ménage où sa volonté impérieuse est d'être unique et incontestée, qu'il serait téméraire de croire qu'elle puisse jamais admettre les partages, le morcellement de son pouvoir ou la division de sa puissance d'achat déjà si inférieure à ses désirs d'inapaisable coquetterie.
En ce qui concerne l'homme, je ne puis concevoir la polygamie que dans le Code pénal, comme une sorte de condamnation intermédiaire entre les travaux forcés et la punition capitale. Dans notre Occident, ce serait un enfer effroyable, où il faudrait abandonner toute espérance, après s'être livré aux tortures des furies perpétuellement dressées contre le mâle infortuné qui les aurait choisies pour se créer un paradis de Mahomet, inacclimatable chez nous.
Aristophane disait : "Il n'y a pas moyen de vivre avec ou sans ces coquines". Le dilemme est toujours aussi ardu que dans l'antiquité. La monogamie constitue un minimum de peine afflictive. La pénitence est douce aux uns, cruelle aux autres - mais la polygamie... Quel jardin des Supplices ! Y songez-vous ?

Octave Uzanne."

A cette réponse développée d'Octave Uzanne, Georges-Anquetil commente :

"Il est extraordinaire que la plupart de mes correspondants me parlent de mon projet d'établir la polygamie, et viennent me dire : la nature suffit à régler tout.
Mais pardon, moi, je ne veux rien instituer. C'est l'Etat qui a institué une monogamie fausse et arbitraire, en punissant le polygame. Moi je ne demande que l'abrogation de cette interdiction, et, si la nature suffit en effet à régler tout, ne faites pas intervenir de lois prohibitives, comme celles qui existent, dans des questions que la nature suffit à régler : par conséquent laissez ceux qui le veulent libres d'épouser qui ils veulent et autant qu'ils le peuvent.
On voit qu'au début de sa lettre, mon érudit correspondant invoque des préceptes en honneur du temps de Bacon qui, - au fait - fut loin d'être un âne. N'était-ce pas lui qui, père de la meilleure médecine moderne, avait surtout confiance en cette vis medicatrix naturae, sur laquelle semble encore compter, sans la nommer, M. Octave Uzanne ?
Rappelons-lui cependant l'adage : Aide-toi, le ciel t'aidera, et souvenons-nous que, de même que, parfois, le forceps vient très heureusement au secours de la nature, les lois humaines apportent de non moins heureux correctifs au désordre naturel ou aux folies meurtrières des hommes.
Nous avons vu à plusieurs reprises - notamment après la guerre du Péloponnèse et après la guerre de Trente ans - l'institution de la polygamie légale sauver Athènes, la civilisation grecque, puis l'Europe.
La nature avait daigné accepter la collaboration humaine ! Et, heureusement, car la nature n'a ni coeur ni pitié. Comme elle crée sans joie, elle laisse mourir sans chagrin.
Quant à l'acclimatation éventuelle chez nous du Paradis de Mahomet, je continue à prétendre que ce n'est qu'une question d'éducation et d'accoutumance. L'expérience des Mormons suffit à le prouver, encore qu'ils aient eu l'extrême habileté de placer cette propagande sur le terrain religieux, qui permet la soumission sans révolte à un dogme.
Que si l'on m'objecte que je parle toujours des Mormons, je répondrai que j'ai là au moins la bonne fortune de ne pas parler en théorie, mais d'après une longue et gigantesque expérience de la vie pratique, et c'est pourquoi mon argument est irréfragable. (Georges-Anquetil)"

(1) Nous avons la chance d'avoir en mains un exemplaire de l'édition originale du premier mille. En effet, ce livre ayant connu un incroyable succès, comme nous l'avons indiqué, a été imprimé à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. Ainsi il est très aisé de trouver un exemplaire de ce volume portant une mention de mille. Il est moins facile de trouver un exemplaire sans mention, ce qui est le cas de notre exemplaire (voir photo de la couverture imprimée en noir sur papier rouge). Le détail du tirage de luxe (encore plus rare) est donnée en tête du volume, sur un feuillet imprimé à part. Il a été tiré 25 exemplaires sur papier du Japon (n°1 à 25 dont le n°1 est hors commerce) ; 25 exemplaires sur papier de Chine (n°26 à 50) ; 100 exemplaires sur Hollande Van Gelder (n°51 à 150) ; 150 exemplaires sur papier vélin pur fil Lafuma (n°151 à 300) ; 200 exemplaires sur papier vergé pur fil Lafuma (n°301 à 500). Chaque exemplaire de luxe étant numéroté et signé de la main de l'auteur-éditeur. L'édition ordinaire est tirée sur papier bouffant genre alfa (notre exemplaire).
(2) Georges-Anquetil aussi connu sous son pseudonyme Georges Denfer, est né le 27 avril 1888 à Limésy (Seine-Inférieure), mort le 1er mars 1945 déporté à Weimar Buchenwald (Allemagne). Tout à la fois avocat, homme d'affaires, publiciste, et aussi directeur de nombreux journaux dont Le Bolcheviste, Les Soviets, Le Titre censuré, La Rafale, La Garde rouge, Le Grand Guignol, etc. Pamphlétaire acharné il dénonça tout et provoqua très souvent le scandale. Il s'intéressa toujours aux sujets les plus croustillants et les plus provocateurs, ainsi La maîtresse légitime, essai sur le mariage polygamique de demain (1922) ou encore sa suite L'amant légitime ou la bourgeoise libertine (1923) connurent un succès de librairie faramineux. En 1922 Georges-Anquetil a 34 ans, Octave Uzanne fait donc office de caution à son ouvrage en témoignant sur ce sujet de la polygamie. On voit que l'auteur n'est finalement guère satisfait de sa réponse qui donne tous les pouvoirs législatifs en la martière à mère nature.
(3) pp. 359-362

Bertrand Hugonnard-Roche

dimanche 13 mai 2012

Le repas champêtre d'Angelo Mariani (vers 1900 ?). Personnalités identifiées ou à identifier.


Voici une jolie photographie (anonyme, non localisée et non datée) probablement prise aux environs de 1900. Angelo Mariani (n°17) organise un repas champêtre avec ses amis du moment. On y reconnait, tout à droite, près de Mariani, Joseph Uzanne (n°20), très probablement Armand Silvrestre (n°18), OU-TAI-CHANG (n°14). Le frère de Mariani, Horace, est à sa droite (n°11). Un peu plus en retrait, à l'arrière plan, on reconnait Albert Robida (n°12). En bout de table, à gauche, on reconnait Oscar Roty (n°3). On pourrait voir Paul Arène, un des proches amis de Mariani, dans le n°4, ce qui situerait alors la photographie avant 1896 ou en 1896 au plus tard. Le n°2 est Xavier Paoli, ministre délégué au ministère de l'intérieur, d'origine corse. Les autres convives restent un mystère à ce jour. Il y a 20 convives au total, 19 seulement si l'on considère que le n°1 est un simple serveur. La scène se situe en forêt, mais où ? mystère ...

Nous faisons appel à votre sens de la physionomie pour débusquer chacun des convives restant à identifier.

Merci d'avance de votre collaboration.

Bertrand Hugonnard-Roche

ADDENDA
===================

Ce que je peux vous dire sur Xavier Paoli Porta. Il a vu le jour à La Porta, en Corse, le 14 septembre 1835. Il est très souvent aux côtés d’Angelo Mariani. C’est un cousin. Sa fonction de commissaire principal de police à Paris en charge de la protection des souverains étrangers lui permet d’être en contact régulier avec les grands de ce monde. Il favorise ainsi certaines rencontres avec Angelo Mariani. Xavier Paoli, est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1877. Omniprésent dans l’entourage d’Angelo Mariani, ce policier hors du commun le protège de toutes les tracasseries administratives. Il prend sa retraite en avril 1909, à l’âge de 74 ans. Il est un des descendant du Général Pascal Paoli, (ou Pascale de Paoli), le Corse des Lumières, dit le père de la nation Corse entre 1755 à 1769. La Corse étant alors considérée comme le premier état démocratique européen. Son fondateur écrivait : « L’égalité ne doit pas être un vain mot ». En 1896 Angelo Mariani, accompagné de Xavier Paoli, est reçu en personne par le roi Oscar II de Suède sur son yacht personnel. (communiqué par Monsieur le Président des Amis de Mariani).

samedi 12 mai 2012

Lettre de Jean de Gourmont à Octave Uzanne [septembre 1911]. A propos du Sottisier des moeurs et divers.


Je vais terminer provisoirement cette série de lettres autographes de Remy de Gourmont à Octave Uzanne par une dernière lettre, mais une lettre qui n'est pas de Remy de Gourmont, mais de son jeune frère Jean (1). (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).

La lettre peut être datée de la première quinzaine de septembre 1911. Le frère de Remy donna, en effet, un article sur "L'inesthétique du costume masculin" à Paris-Journal en 1911, mais nous ignorons le mois et le jour. Or, sa recension du Sottisier des mœurs d'Uzanne ("votre beau livre qui me passionne") parut dans la rubrique "Littérature" du Mercure de France du 16 septembre 1911 (p. 383-384). Le précédent numéro ayant paru le 1er septembre, la lettre fut donc écrite entre ces deux dates.

C'est actuellement (12 mai 2012), la seule lettre de Jean de Gourmont à Octave Uzanne que nous détenons.

                                        Samedi,


[Jean de Gourmont frère de Remy de G.] (note ajoutée à la plume par Octave Uzanne).


                                        Mon cher confrère,


Je me permets de vous adresser cet article sur l'inesthétique du costume masculin, et de demander à l'auteur du Sottisier des moeurs, ce qu'il pense de cette question. Je serais heureux de lire vos idées sur cette enquête, soit que vous lui consacriez quelques lignes dans la Dépêche, soit que vous me permettiez de publier votre réponse dans Paris-Journal.
Je lis en ce moment, à la campagne votre beau livre qui me passionne, et je lui consacrerai un petit article dans le prochain numéro du Mercure. Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité de me l'envoyer.
Agréez, je vous en prie, mon cher confrère, avec mes remerciements, l'assurance de mes sentiments les plus distingués,


                                         Jean de Gourmont
                                         71, rue des St Pères


(1) Jean de Gourmont est né en 1877 et mort en 1928. Pour plus d'informations : http://www.remydegourmont.org/rg/necrologies/jeandegourmont.htm



Vous pouvez retrouver les autres lettres autographes de Remy de Gourmont adressées à Octave Uzanne en cliquant ICI. 

Bertrand Hugonnard-Roche
avec la collaboration de Mikaël Lugan

Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Sans lieu [Paris], ni date.


Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Sans lieu [Paris], ni date (1). Papier Japon. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).



Remy de Gourmont                   71, rue des Saints-Pères

Mon cher ami, mon état est toujours pareil, je ne suis pas encore sorti. J'ai d'ailleurs été achevé par un rhume formidable, mais qui est sur sa fin.
J'espère que vous avez bien reçu les livres en question ; l'un était en réimpression.
Je n'ai aucunement pu profiter de ce bel automne et j'en suis désolé. Je n'en ai eu que le reflet.

                                                 A vous bien cordialement
                                                 RG

(1) Ce type de carte-lettre de papier Japon rigide, au nom de Remy de Gourmont et à l'adresse du 71, rue des Saints-Pères, a été utilisé entre 1913 et 1914, peut-être même encore en 1915. Cette carte a donc été écrite très probablement entre 1913 et 1915.


Vous pouvez retrouver les autres lettres autographes de Remy de Gourmont adressées à Octave Uzanne en cliquant ICI. 

Bertrand Hugonnard-Roche

Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Sans lieu [Paris], ni date.



Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Sans lieu [Paris], ni date (1). Papier Japon. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).


Remy de Gourmont                   71, rue des Saints-Pères

Mon cher ami,
mais oui disposez des morceaux en question à votre gré. Cela me sera agréable.
Revenez bien portant et tachez que nous puissions enfin nous voir.
Je vais mieux en certains points. Mais toujours de très petites forces.

                                                Bien cordialement,
                                                RG

(1) Ce type de carte-lettre de papier Japon rigide, au nom de Remy de Gourmont et à l'adresse du 71, rue des Saints-Pères, a été utilisé entre 1913 et 1914, peut-être même encore en 1915. Cette carte a donc été écrite très probablement entre 1913 et 1915.

Vous pouvez retrouver les autres lettres autographes de Remy de Gourmont adressées à Octave Uzanne en cliquant ICI. 

Bertrand Hugonnard-Roche

Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Sans lieu [Paris], ni date.


Carte-lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Sans lieu [Paris], ni date (1). Papier Japon. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).


Remy de Gourmont                   71, rue des Saints-Pères

Mon cher ami, je croyais que votre visite eût suivi de plus près votre lettre. Je viens donc vous relancer. Mais je comprends que vous ayez trouvé de la besogne si vous avez mis le nez dans vos papiers délaissés. Et puis, vous en aviez peut-être la nostalgie. N'importe, à bientôt, j'espère,

                                                 Votre
                                                 RG

(1) Ce type de carte-lettre de papier Japon rigide, au nom de Remy de Gourmont et à l'adresse du 71, rue des Saints-Pères, a été utilisé entre 1913 et 1914, peut-être même encore en 1915. Cette carte a donc été écrite très probablement entre 1913 et 1915.

Vous pouvez retrouver les autres lettres autographes de Remy de Gourmont adressées à Octave Uzanne en cliquant ICI. 

Bertrand Hugonnard-Roche

vendredi 11 mai 2012

Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris?] le 9 novembre 1909.


Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris?] le 9 novembre 1909. 1 page 3/4. Papier vélin teinté. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).

                                            9 nov. 09

Cher confrère et ami,

Je vous remercie de me faire partager aussitôt ces bonnes nouvelles. Sans être infiniment inquiet, un doute pleuvait sur mon existence. Il vaut mieux être rassuré : après nous les révolutions !
Par la Dépêche, j'ai vu que vous jouissiez du soleil et d'un bel automne au moment que nous sentons déjà l'hiver. Je regrette parfois de n'avoir pas votre humeur voyageante : il y a là une source de plaisirs à laquelle je n'ai guère goûté. Je suis casanier. Vous dirais-je que j'ai un parcours disponible pour la côte d'azur et que je n'en profiterai sans doute pas. Je vais le faire reporter à l'année prochaine ! Tant de paresse me fait un peu honte parfois.
Ne m'oubliez pas en Egypte, écrivez-moi ou envoyez-moi l'image de ce cher Sphinx, je compte d'ailleurs donner dans la Dépêche des échos de votre excursion. La terre des Pharaons n'est-elle pas, depuis Hérodote, un merveilleux sujet de chroniques ?


                                      Adieu, mon cher confrère et ami, Croyez-moi bien votre tout dévoué,
                                      Remy de Gourmont


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Bertrand Hugonnard-Roche 


Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Paris, le 12 avril 1910. Articles à la Dépêche de Toulouse qui change de présentation.


Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Paris, le 12 avril 1910. 2 pages 1/4 in-16. Papier fin. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).


                                                                    Paris 12 avril 1910


                                               Mon cher confrère et ami,


Moi aussi j'ai été un peu déçu par les premiers numéros de la nouvelle Dépêche, mais dans la suite cela s'est beaucoup amélioré et je crois qu'il faut leur savoir gré de ce gros effort, malgré la Tynaire (1) et ce pauvre Bergerat (2). J'ai vu Huc (3) un peu avant Pâques. Fort occupé à sa transformation. Il allait bien et m'a paru tout gaillard. Je dais passer 4 fois comme avant ; mais comme je passais souvent cinq fois l'année dernière, j'y perds aussi quoique moins que vous. De plus, les articles ne doivent pas dépasser une colonne et quart ; pour certains sujets, ce sera un peu court. Mais cela, c'est tout bénéfice pour notre paresse. C'est la longueur de mon article envoyé d'avance qui l'a fait retarder. Tout va donc bien, en somme, et je vous suis toujours très reconnaissant de cette collaboration que vous m'avez si aimablement procurée.
Je ne vais pas délicieusement bien. Je ne marche presque plus. Les ressorts des jambes sont rouillés. Je suis la fortune des trams et autobus.
Je me réjouis de votre retour. Nous pourrons, je l'espère, causer un peu.


                                                Bien cordialement à vous,
                                                Remy de Gourmont


(1) Marcelle Tynaire.
(2) Emile Bergerat dit Caliban, né à Paris le 29 avril 1845 et mort à Neuilly-sur-Seine (92) le 13 octobre 1923. Poète, auteur dramatique et chroniqueur français. Il utilisa aussi les pseudonymes de l'Homme masqué et d'Ariel. Chroniqueur au Voltaire et au Figaro, membre de l'Académie Goncourt, il était le gendre de Théophile Gautier et le beau-frère de Théophile Gautier (fils). Émile Bergerat se maria avec Estelle Gautier, fille de Théophile Gautier. Ils eurent un fils Théo Bergerat, réalisateur et chroniqueur radiophonique, et une fille, Herminie. Il fut également le directeur de publication de La Vie moderne de l'éditeur Georges Charpentier. « Jeune poète qui a fait Les Cuirassiers de Reichshoffen, une pièce de vers sur la bataille, dont le succès a été immense pendant le siège et qu'on a répétée ensuite dans toute la France ; non seulement, il est poète, mais il écrit très bien en prose et a le travail certain et régulier. C'est en outre mon plus fervent admirateur et nous travaillons côte à côte, dans le même journal, au Bien Public » (Lettre de Théophile Gautier à Carlotta Grisi). Une bibliothèque de Neuilly-sur-Seine, située en face de l'immeuble où habitait Émile Bergerat, porte son nom. (Source Wikipedia).
(3) Arthur Huc (1854-1932), Journaliste et homme de pensée, Arthur Huc débute à La Dépêche en 1890 en tant que correspondant parisien avant d'être nommé rédacteur en chef en 1894, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1932. Sous son influence, le journal devient une véritable puissance politique dans la République de la « Belle époque ». Authentique homme de gauche, d'un anticléricalisme féroce, ses articles signés du pseudonyme Pierre et Paul incarnent la doctrine radicale tout en dévoilant les multiples facettes de son talent. Ce grand polémiste scrute de sa plume les affaires politiques et sociales, mais c'est aussi un amateur d'art éclairé, dont les articles signés Homodei s'évertuent à éveiller le public de province aux innovations de l'avant-garde parisienne. De son style simple, rigoureux mais subtil, il captive le lecteur le plus modeste comme la haute bourgeoisie toulousaine. (Archives de La Dépêche).


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Bertrand Hugonnard-Roche 

Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris?] Le 11 octobre 1910. A propos de la publication des Parisiennes au Mercure de France (1910).



Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris?] Le 11 octobre 1910. 1 page in-16. Papier tramé bleu. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).

                                                   11 oct. 1910


Cher confrère et ami,


J'envoie demain à la Dépêche un article intitulé Octave Uzanne.
C'est vous dire combien j'ai goûté les Parisiennes (1). J'en profite pour tenter une légère esquisse de l'auteur.
Meilleurs compliments et mille amitiés,


                                                    Remy de Gourmont

(1) Etudes De Sociologie Feminine. Parisiennes De Ce Temps En Leurs Divers Milieux, Etats et Conditions. Etudes pour Servir a L'histoire Des Femmes, De La societe, De La Galanterie Francaise, Des Moeurs Contemporaines et De L'egoisme masculin. Paris, Mercure de France, 1910. Achevé d'imprimer le 15 septembre 1910.

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Bertrand Hugonnard-Roche

Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris?] le mercredi 18 novembre 1908.


Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris?] le mercredi 18 novembre 1908. 2 pages in-8. Papier fin. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche). Le nom Remy de Gourmont écrit en haut à gauche de la main d'Octave Uzanne.

                                                     Mercredi 18 nov. 08

Cher confrère et ami, j'ai parlé de votre projet avec Vallette, mais je regrette que vous ne puissiez le faire vous-même. Moi, je puis omettre des détails importants. Tâchez donc de passer une après-midi. Vous le trouverez toujours, surtout en le prévenant la veille. Il sort bien rarement.
Pour les dates, la plus rapprochée, naturellement et le tout livré à la fois, sans quoi les calculs de pages sont très aléatoires. On fait généralement une édition 8° à 500 et une in-18 à 1000 ou plus. Conditions : bonnes, les conditions ordinaires. Pour l' 8° il serait bon d'avoir quelques documents, portraits, croquis, autographes, etc.
Ce que je puis vous dire de plus précis, c'est que l'ouvrage est de ceux que l'on désire publier. Je vous en prie, décrochez-vous de Saint-Cloud, et en 2h (voyage compris), vous aurez les réponses complémentaires à vos questions.
Encore un moyen, si vous ne pouvez vraiment, c'est d'écrire à Vallette.
Moi, je me réjouis de votre projet ; je n'ai d'ailleurs eu qu'à le présenter. Il s'est défendu tout seul.
Si vous venez et que cela soit vers 5h, je pourrais m'y trouver.

                                                     Bien cordialement,
                                                     Remy de Gourmont


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Bertrand Hugonnard-Roche

Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Paris, le 5 décembre 1907. Évocation du livre L'Esprit de Barbey d'Aurevilly.


Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. Paris, le 5 décembre 1907. 2 pages in-8. Papier fin. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).

                                                      Paris, 5 déc. 07


Cher confrère et ami,


J'envie un peu votre soleil. Ici (sauf aujourd'hui), le temps est gris, sombre et moi qui (malgré vos conseils) aime à me lever du matin, je déplore le manque de lumière.
J'ai vu hier Vallette, qui m'a parlé de vous. Il m'a dit qu'il vous offrirait dix francs. Je vous conseille d'accepter, car c'est déjà pour le Mercure un prix tout à fait exceptionnel.
Je serais heureux, si cela vous agréait.
Le Barbey d'Aurevilly marchera ; c'est à dire qu'on le fera. Les extraits sont bien choisis, et cela intéressera toujours quelques amateurs.
Avec le regret d'être si longtemps sans vous voir, je suis à vous bien cordialement,


                                                       Remy de Gourmont



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Bertrand Hugonnard-Roche

Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris ?] le 19 octobre 1908. Evocation d'une rencontre avec Louis Dumur du Mercure de France.


Lettre autographe de Remy de Gourmont à Octave Uzanne. [Paris ?] le 19 octobre 1908. 2 pages in-8. Papier fin. (Coll. Bertrand Hugonnard-Roche).


                                                              19 oct. 1908

Mon cher ami, j'espérais vous trouver hier, dimanche, c'est pourquoi je suis venu sans vous prévenir. Mercredi dernier, je me proposais de partir, quand j'ai été retenu par une affaire imprévue. Il faut l'après-midi entière pour aller à Saint-Cloud. Ce n'est pas toujours facile à trouver. Je ne vois guère cette semaine que samedi ou en encore dimanche. Viendrez-vous déjeuner avec moi dimanche ? J'aimerais aussi à vous présenter un de mes amis du Mercure, Louis Dumur (1), que j'ai fait entrer à la Dépêche, où il s'occupe de "Nos Enquêtes". Nous parlerions de cet excellent journal, entre gens de la maison. Dumur est un des piliers du Mercure.
J'ai aperçu par la fenêtre de l'escalier la vue que vous devez avoir quand le temps est clair. Vous avez encore agrandi votre horizon.
Je serais heureux de vous avoir dimanche ; bien cordialement à vous,


                                                              Remy de Gourmont


(1) Louis Dumur (né à Genève en 1860 et mort le 28 mars 1933) est un romancier, poète et dramaturge suisse ayant vécu à Paris. Après avoir fondé la revue La Pléiade avec Édouard Dubus et George-Albert Aurier et Louis-Pilate de Brinn'Gaubast, il est avec Alfred Valette l'un des fondateurs du nouveau Mercure de France, dont il est rédacteur en chef en 1889 et secrétaire général en 1895. Ses romans s'inscrivent dans la mouvance dite fin-de-siècle ou décadentisme. Après la Première Guerre mondiale, il se consacre à l'écriture de romans revanchards en rupture avec son souci esthétique antérieur.


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