lundi 23 septembre 2013

Yvette Guilbert et Octave Uzanne annoncé ... mais finalement absent des Lettres d'Amour (1933).


Dans l'Esprit Français du 10 janvier 1931, à la rubrique Les Arts et le Monde, on pouvait lire cet entrefilet anonyme que seul le hasard à su nous mettre sous les yeux dernièrement :

« Mme Yvette Guilbert publiera prochainement un ouvrage du plus grand intérêt. Ce livre aura pour titre : Mes lettres d'amour. Il contiendra le récit des relations de Mme Yvette Guilbert avec quelques-unes de nos célébrités et les lettres reçues par elle d'écrivains tels que : Maurice Donnay, Jean Lorrain, Laurent Tailhade, Pierre Louÿs, Octave Uzanne, etc... Il ne faut pas être grand prophète pour pouvoir prédire que Mes lettres d'amour obtiendront un grand succès. 
»

Octave Uzanne collaborait à l'Esprit Français ; il fait partie des noms cités dans le numéro du 10 juillet 1931 par exemple. Il s'y trouve d'ailleurs déjà en 1930.

Cette revue encyclopédique « mensuelle, vivante, ouverte et libre » fondée et dirigée par Georges Normandy devait fournir un cadre intéressant pour les articles d'Octave Uzanne alors au crépuscule de sa vie. Nous reviendrons ultérieurement sur cette participation. Participation d'autant plus intéressante à souligner qu'Octave Uzanne fait partie des heureux élus cités pour faire partie du futur volume de lettres d'amour par Yvette Guilbert (*).

Qu'arriva-t-il finalement ? Le volume Mes lettres d'amour vit bien le jour mais seulement en mars 1933 (date de l'achevé d'imprimer). Uzanne était mort depuis le 31 octobre 1931, soit près d'une année et demie. Paru chez Denoël et Steele illustré de cinq gravures en hors-texte (dont les portraits photographiques de Jean Lorrain, Laurent Tailhade et le jeune Pierre Louÿs), ce volume contient finalement : les lettres de Jean Lorrain, celles de Rollinat, de Laurent Tailhade, Henry Bauer, Francis Jammes, Paul Déroulède, Fagus, Pierre Louÿs, Willy, Jehan Rictus, Pierre Loti, Léon Xanrof, et quelques autres lettres françaises et étrangères ... mais point de lettres d'Octave Uzanne comme il avait été annoncé en janvier 1931 dans l'Esprit Français !

Octave  Uzanne collaborateur à cette revue intervint-t-il auprès d'Yvette Guilbert elle-même pour que les lettres prévues ne paraissent pas ? Que se passa-t-il en réalité ? Nous l'ignorons pour le moment. Ce qui est certain c'est que le nom d'Octave Uzanne était prévu au programme des Lettres d'amour d'Yvette Guilbert et que finalement elles ne s'y trouvent pas. C'est suffisamment intrigant pour le souligner.

Il y a fort à parier que quelques lettres d'Octave Uzanne à Yvette Guilbert ont existé et peut-être même existent encore cachées dans quelque recoin de quelque malle abandonnée aux greniers poussiéreux. Nous seront-elles révélées un jour ? Mystère ...


Bertrand Hugonnard-Roche


(*) Emma Laure Esther Guilbert, dite « Yvette Guilbert », née le 20 janvier 1865 à Paris et morte le 3 février 1944 à Aix-en-Provence est une chanteuse française du café-concert. Elle est issue de l'union d'Hippolyte Guilbert, un brocanteur et patron d'une fabrique de confection normand, et d'Hernance Julie Lubrez, une chapelière belge. Après six mois passés dans un atelier de couture, elle entre à seize ans comme vendeuse aux grands magasins Le Printemps du boulevard Haussmann à Paris. En 1885, elle suit des cours d'art dramatique. Elle se révèle « timide à la ville et audacieuse à la scène », comme elle le rapporte elle-même. Elle fait ses premiers pas au Théâtre des Bouffes du Nord, puis passe au théâtre de Cluny. Fin 1885, Yvette Guilbert rencontre Charles Zidler, directeur de l'Hippodrome et créateur du cabaret parisien Moulin Rouge. En 1887, elle entre au théâtre des Nouveautés, où elle a notamment un petit rôle dans une pièce de Feydeau. L'année suivante, elle passe au théâtre des Variétés, où, là encore, elle n'a que de petits rôles. Elle décide alors de se tourner vers la chanson et le café-concert. Elle tient les premiers rôles dans l'opérette Le moulin de la galette d'Alphonse Allais et Jules Desmarquoy en 1888 puis en 1890 dans la revue légère de George Auriol et Narcisse Lebeau Pourvu qu'on rigole que donne le Divan japonais, beuglant de la rue des Martyrs dirigé par Jehan Sarrazin et où elle se produira régulièrement jusqu'en 1892. Ce dernier la surnomme la Diseuse fin de siècle. Entretemps, en 1889, elle obtient un engagement à l'Eldorado, qu'elle quitte presque aussitôt pour entrer à l'Éden-Concert, mais ne parvient toujours pas à se faire un nom. C'est en août 1889 que Freud vient l'écouter à l'Eldorado sur les conseils de Mme Charcot. Par la suite, Freud affichera dans son bureau une photo dédicacée par elle et ils entretiendront une correspondance assez suivie2. Elle interprète de nombreuses chansons de Paul de Kock. Le succès n'arrive qu'en 1891, après un engagement au Moulin Rouge, qu'elle doit à la confiance de Charles Zidler. Marcel Proust lui consacre son premier article dans Le Mensuel en février 1891. Atteinte d'une grave maladie à partir de 1900, elle finit quand même par remonter sur scène, au Carnegie Hall de New York en 1906, puis au Casino de Nice en 1913, mais avec un répertoire tout à fait nouveau, composé de chansons plus « littéraires », comportant des reprises de poésies anciennes et modernes, ainsi que des chansons du Moyen Âge. Elle consacre la fin de sa vie à refaire les grandes salles d'Europe et d'Amérique, ayant pour pianiste Irène Aïtoff (1904-2006), ouvre une école de chant à Bruxelles, tourne dans quelques films, rédige des chroniques, fait de la mise en scène, anime des émissions de radio, écrit des livres. Yvette Guilbert enregistre ses chansons pendant presque quarante ans, ce qui lui vaut de nombreux enregistrements conservés, du début du cylindre commercialisé aux disques enregistrés électriquement. Yvette Guilbert meurt le 3 février 1944 à Aix-en-Provence. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. (Source : Wikipédia, consulté le 22 septembre 2013).

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