Pension "Les Pleiades" (M. et Mme Delhomme) à Barbizon
Octave Uzanne loge à l'étage (marqué par une flèche)
Coll. privée
Octave Uzanne arrive à Barbizon tout début juin 1907 (le 2 ou le 3 juin). Il y restera jusqu'au 6 novembre. Cinq mois de quiétude au vert de la forêt de Barbizon. Ce sont plusieurs dizaines de lettres qui sont échangées entre Octave et son frère Joseph. Uzanne s'installe aux Pleiades, pension familiale tenue par M. et Mme Delhomme.
Madame Delhomme ? et son chien ? (vers 1907) Pension "Les Pleiades" à Barbizon |
" [...] le mari et la femme, gentils, complaisants, n’ayant
rien des paysans rapiats et profiteurs du pays [...] " écrit Uzanne. Il y trouve le confort et la calme qu'il souhaitait : " [...] Une bonne chambre au midi d’environ 20 mètres
superficiels, ouvrant sur la campagne, bien baignée de lumière et de silence,
une pour Louise [sa bonne] semblable en face, une petite salle à manger simple et
propre [...] Ma vie s’annonce doucement solitaire,
recueillie, infusée de bon air pur, de lumière et de verdure." Octave Uzanne invite son frère Joseph à venir le voir (il pourrait loger soit à la pension Delhomme, soit aux Charmettes, hôtellerie à la mode à Barbizon). Octave Uzanne est accompagné de sa jeune servante prénommée Louise.
Nous avons choisi de donner ci-dessous le visuel des quatre cartes postales échangées entre les deux frères avec le texte écrit au verso (*). Nous donnerons prochainement la chronologie de cette parenthèse Barbizonnienne où il est beaucoup question de reprise de santé et de repos salvateur.
Bertrand Hugonnard-Roche
Lundi 10 juin 1907. Barbizon - Une rue.
J’espère que tu es bien portant, hier je fus accablé
par ce temps au dessous de tout comme chaleur. Aujourd’hui air vif, agréable,
je retrouve goût à la vie et à la nature.
Je vais travailler, ma santé me semble de meilleur
en meilleur, mais je me vêtis moins. La peau demande à être tonifiée par l’air.
Affectueusement.
Octave
Mardi 25 juin 1907. Barbizon - Grande Rue.
Je vais bien, sors et promène à mon ordinaire. Le temps ici n’est pas hargneux – un peu de forte brise qu’on ne sent pas en forêt, un soleil très intermittent, mais pas de froid. Dans la nature tout apparait naturel. Je trouve ça du bon temps normal. Baisers.
Octave
Note : Octave Uzanne, d'un discret trait au crayon rouge, marque l'endroit où il loge chez Delhomme aux Pleiades (à droite de l'image - deux femmes se trouvent devant la pension et un homme (chauffeur).
Dimanche 29 septembre 1907. Barbizon - Route du Bas-Bréau.
Cher frérot – J’ai eu hier ton mot de Vendredi – le
temps s’automnise, une légère pluie a rendu le sol moins pulvérulent et lavé
l’atmosphère. Je me réjouis de ces premiers jours octobreux et me prépare aux
belles flambées – Eh ! oui ! encore huit jours et tu vas
revenir ! Comme tout passe !! Baisers bien affectueux.
Octave
Jeudi 3 octobre 1907. Barbizon - La Grande Rue.
Un dernier bonjour sur les rives du Leman, mon bon
chéri, avant que tu ne te mobilises pour le retour. Le début de l’automne est
pluvieux et venteux – ici, depuis deux jours, ça se brouille un peu – mais
j’aime assez ces premières intempéries qui me font apprécier mon petit nid, les
bons feux et le bon air sain. J’attends un mot de nouvelles cet après midi.
J’espère que tu vas rentrer en excellent état. Affectueusement.
Octave
* * *
Hôtel Les Pleiades en 2013.
Photographie Copyright Les Pleiades.
Le temps passe ... mais Les Pleiades existent toujours ! C'est aujourd'hui (septembre 2013) un luxueux hôtel et un restaurant "bistronomique" conduit par William Le Saulnier. Visitez le site. Les bâtiments ont été restructurés depuis 1907 ... mais la vision d'ensemble reste semblable.
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