Hors-texte en couleurs d'après le dessin de Félicien Rops.
Le Mirouer de Sorcellerie c'est l'histoire de « la fin tragicque du puauvre Manigarole, si ioyeulx escholier en sa prime jeunesse, et qui, pour n'avoir sçeu renoncer de son pleing chief au libertinaige et amour sexuel et demeurer sur la voye du salut, feust prescipité en détestable idolastrere. »
Octave Uzane a certainement dû prendre un malin plaisir à écrire ce petit conte moyenâgeux dans une langue fantaisiste savamment orchestrée à la manière des contes drôlatiques de Balzac. Ce récit d'une trentaine de pages ouvre le volume Son Altesse la Femme sorti des presses de l'imprimerie d'Albert Quantin le 28 octobre 1884. Le Mirouer de Sorcellerie a été le prétexte d'une belle collaboration entre Octave Uzanne et Félicien Rops qui prête pour l'occasion un beau dessin reproduit hors-texte en couleurs (voir ci-dessus). L'histoire de ce dessin aussi appelé L'incantation ou L'alchimiste se trouve sur le site du Musée Rops de Namur.
Le conte s'achève sur ces mots :
« La Femme est suppost du Dyable et tous meurtres, crimes, abominations que commettent les hommes lui peuvent estre imputés. Ce fust et sera toujours la Femme qui a mené et conduira la grant danse des vivans et des morts, et au cours de ce conte phantastique les gens de hault entendement treuveront que le Vray Mirouër de Sorcellerie est le parangon muliéresque, le reflect des ruzes amoureuses qui nous porte seurement aux mefaicts les plus contraires de nostre dignité. Sainct Paul n'a-t-il point dict avec moult cognoissance et sapience : Melius est nubere quam uri, « il vault mieux prendre femme qu'estre bruslé, » cuydant en soy que l'ung revient à l'aultre, que le féminin sexe attise les buschers d'Enfer comme ung vent de désolation et que Femmes et Dyable ensemble vont icy-bas bras dessus, bras dessous ayant mesme but et mesmes moyens. »
Octave Uzanne
Félicien Rops et Octave Uzanne projetaient, à la même époque, de produire ensemble un bel ouvrage illustré entièrement consacré à l'Organe du Diable (la femme), sorte de Diablerie féminine. Cet ouvrage ne vit jamais le jour. Nous en reparlerons ici très bientôt.
Bertrand Hugonnard-Roche
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire