Jean Lorrain photographié par Benque
(deuxième collection Félix Potin)
Octave Uzanne est à Paris en ce printemps de 1902. Il vient de publier dans la Dépêche de Toulouse un article qui fait l'éloge de Princesses d'ivoire et d'ivresse (sorti le 4 mars en librairie).
Jean Lorrain est à Nice et écrit une lettre de remerciement à son ami journaliste, et pour l'heure confident de ses sensations intimes et printanières :
« Je reçois La Dépêche et je lis le trop flatteur et amical paragraphe consacré par vous aux Princesses. [...]
Vous ne vous doutez pas du vent d'amour que le printemps déchaîne dans ce pays. On est suivi, abordé, dans les rues, sur les chemins, requis d'amour à toute heure du jour et de nuit. L'atmosphère sent la rose et le foutre, et le soir, quand on se promène au bord des quais, les marins vous hèlent à bord de leurs balancelles, mais y descendre serait imprudent : on disparaîtrait pour toute la nuit à fond de cale. » (*)
Ce court extrait montre assez le degré d'intimité et de liberté entre les deux journalistes.
Bertrand Hugonnard-Roche
(*) Lettre de Jean Lorrain à Octave Uzanne, datée de « Nice, 25 avril 1902 », publiée in « Lettres inédites de Jean Lorrain à Octave Uzanne », L'Esprit français, 11 juillet 1930. Cette lettre est également citée dans Jean Lorrain par Thibaut d'Anthonay (Fayard, 2005), pp. 794-795.
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