Lettre
autographe d’Emile Pouvillon [1]
à un poète (indéterminé), 3, rue Corail à Montauban le 15 juillet 1904. 1 page
in-12.
Mon cher poète,
Emile Pouvillon (1840-1906) |
J’aurais bien voulu vous la marquer, dans la Dépêche [3] ;
mais mon collaborateur Uzanne [4],
qui y écrit la quinzaine des livres,
n’aime pas qu’on chasse sur ses terres, et comme j’y ai fait une récente
incursion à propos d’un roman de mon jeune ami Delbousquet [5],
je n’ose pas récidiver.
Croyez à tous mes regrets et à mes souhaits les plus
sincères pour le succès de votre beau livre.
Cordialement à vous,
Emile Pouvillon
15 juillet 1904
Bertrand Hugonnard-Roche
[1] Emile
Pouvillon est un écrivain français né
en 1840 à Montauban et mort
en 1906 à Chambéry. Après des études de Droit à Paris, il
revient dans sa ville natale où il commence à écrire quelques poésies et des
nouvelles. Il réside dans le quartier de Villenouvelle, qui accueille son aîné
quercynois, l'écrivain régionaliste Léon Cladel. En 1867, un séjour à Paris
lui permet de côtoyer le milieu littéraire et de voir ses premiers textes
publiés par Jules Vallès dans sa revue La Rue. Mais ce n'est
qu'en publiant ses Nouvelles réalistes en 1878 qu'il acquiert une
certaine notoriété. Parmi ses écrits les plus connus, des peintures du monde
paysan du Quercy au XIXe siècle : Césette, histoire
d'une paysanne, feuilleton paru en 1880 dans Le Temps, publié en volume
par Alphonse Lemerre en 1882 et couronné par l'Académie française. L'Innocent,
roman dédié à Pierre Loti, paru chez le même éditeur en 1884. Jean-de-Jeanne,
roman publié en 1886. Chante-Pleure, roman paru en 1890. Les
Antibel, tragédie paysanne, publiée en 1892, puis adaptée pour le
théâtre avec la collaboration d'Armand d'Artois et représentée en 1899
au théâtre de l'Odéon à Paris. Des romans psychologiques :
Mademoiselle Clémence, Ollendorff, 1896. L'Image, chez le même éditeur, 1897.
Le Vœu d'être chaste, Editions de la Revue blanche, 1900. Et un dernier roman
historique, situé en Roussillon lors du coup d'Etat du 2 décembre
1851: Jep, paru chez Fasquelle en 1904. Des recueils de
nouvelles et de contes : Le Cheval bleu, chez Lemerre, 1888. Petites âmes,
1893. Petites gens, Fasquelle, 1905.Des
œuvres dramatiques : Bernadette de Lourdes, mystère, édité par Plon-Nourrit
en 1894. Le Roi de Rome, drame historique publié et représenté en 1898. En
1894, Pouvillon se prononce en faveur du capitaine Dreyfus et rompt
ainsi avec certaines de ses relations littéraires. De 1898 à sa mort, il
devient un des chroniqueurs réguliers du quotidien toulousain La Dépêche. (source Wikipedia)
[2]
Charles Le Goffic est né le 14
juillet 1863 à Lannion où il est mort le 12
février 1932. Poète, romancier et critique
littéraire français dont l'œuvre tout entière célèbre
la Bretagne. Il est le fils de Marie-Aimée Le Tulle et d'un
libraire-imprimeur de Lannion, Jean-François Le Goffic, qui mourut l'année
suivant sa naissance. Alors que sa mère ne tire que peu de ressources de
l'entreprise, le petit Charles passe ses étés avec sa nourrice, soit
à Perros-Guirec (Ploumanac'h exactement), soit à Trégastel.
En octobre 1888, il épouse Julie Fleury. À la faveur d’une adjudication,
il achète peu après une petite ferme à Rûn-Rouz en Trégastel. Son
roman Morgane, la sirène a pour cadre cette ferme de Rûn-Rouz. Il est
enseignant successivement à Gap, Évreux, Nevers et
au Havre. En 1886, il fonde avec Maurice
Barrès et Raymond de La Tailhède la revue littéraire Les
Chroniques. Proche de Charles Maurras, il collabore à la Revue
d'Action française (1899), qui deviendra L'Action française (quotidien) (1908),
ainsi qu'à la Revue critique des idées et des livres. Bien
que républicain convaincu, son régionalisme militant et ses
idéaux traditionalistes lui font appuyer le projet maurrassien
de restauration monarchique comme en témoigne sa lettre publiée
dans L'Enquête sur la monarchie (1900) du chef de file de l'Action
française. Il prend la vice-présidence de l'Union régionaliste bretonne, créée
en 1898, et lui sert de relais parisien en suscitant la parution
d'articles dans la presse. Parlant parfaitement le breton, il ne voulait pas l'utiliser
à l'écrit de peur "de se montrer inférieur à sa réputation". Il est
barde d'honneur de la Gorsedd de Bretagne sous le nom d'Eostik ar
Garante (Le Rossignol de l'Amour). Le Goffic est élu membre
de Académie française en 1930 au 12e fauteuil.
En 1895 il a introduit en Bretagne la Great Highland
Bagpipe (grande cornemuse écossaise) devenue
le "biniou bras". Sa tombe, surmontée de son buste sculpté,
érigé par souscription nationale, est visible dans l'enclos de l'église du
bourg de Trégastel, il y est enterré avec sa femme Julie et sa fille
Hervine-Marie morte à l’âge de 17 ans des suites d’un accident de battage
survenu à Trégastel. (source Wikipedia)
[3] La Dépêche de Toulouse.
[5] Il s’agit du poète landais
Emmanuel Delbousquet. Emmanuel Delbousquet, né
le 17 avril 1874 à Sos en Lot-et-Garonne où
il est mort le 19 mai 1909, est un poète et romancier français.
Il consacra sa courte existence à la lande qu’il aimait parcourir à
cheval et dont il fit le thème récurrent de ses œuvres, en langue française et
en langue d’oc. Durant son bref séjour à Toulouse, au petit séminaire
de L’Esquile, il fonde en 1891 avec Louis Magre et Marc Lafargue la première
revue poétique de l’école toulousaine, Les Essais de Jeunes,
devenue L’Effort en mars 1896. Il collabore par ailleurs àLa France
de Bordeaux et au Télégramme de Toulouse. Conscient d’une renaissance
méridionale, le jeune poète fédère autour de lui l’enthousiasme de Joseph
Bosc, Jean Viollis, Maurice Magre. De retour à Sos, il s’essaie
au roman autobiographique avec Le Reflet, écrit en 1901, mais refuse au
dernier moment de publier son œuvre jugée trop maladroite et emphatique.
Préférant traduire sa terre, il élabore une écriture à la palette colorée et
impressionniste. Soucieux de réalisme, ce travailleur acharné part à la
reconquête de la langue des origines et du souvenir, l’occitan, sous la
houlette de son ami et maître Antonin Perbosc et émaille son œuvre
romanesque d’expressions et de termes gascons. Toutefois, il faut attendre
la publication posthume de son recueil poétique, Capbat la Lana, par
Antonin Perbosc en 1924, pour assister à la naissance du félibre Delbousquet. Œuvres :
En les Landes, préface de René Ghil, Melle, 1892. Le Mazareilh, Paris, 1901.
Margot, Toulouse, 1903. L'Écarteur, roman, Paris, 1904. Rééd. David
Chabas, Capbreton, 1974. Miguette de Cante-Cigale, roman landais, Paris, 1908. Le
Chant de la race, poèmes 1893-1907, Paris, 1908. Contes de la lande gasconne,
Paris, 1923. Capbat la Lana, dab un estampèl d'Antonin Perbósc, Auch, 1924. En
Gascogne, Saint-Sever-sur-Adour, 1929. Le Renard, recueil de nouvelles parues
dans La France de Bordeaux de 1905 à 1907, Garein (40420,
Labrit) : Éd. Ultreïa, 1990. Œuvres complètes, Nérac : Amis du Vieux
Nérac, 5 vol., 2000-2002. (source Wikipedia)
On comprend pourquoi Uzanne n'avait pas que des amis ...
RépondreSupprimerLe destinataire de cette lettre pourrait être le prêtre-poète Louis Le Cardonnel (1862-1936)qui venait de publier ses "Poèmes" au Mercure de France.