Trois
lettres de Paul Adam [1]
à Octave Uzanne.
[5 février 1899]
Lettre a encadrement noir, datée en bas 5 II 1899. Adresse du 7 avenue de l’Alma
(en bas). 1 page in-8.
Cher Monsieur,
Je remercie de grand cœur La Cagoule, votre ami, je crois,
pour l’aimable citation de La Force dans une des merveilleuses chroniques
habituelles à cet écrivain qui sait tout si parfaitement.
Avec toute la dévotion de Paul Adam.
7 Avenue de l’Alma.
5 II 1899
Portrait de Paul Adam par Félix Valloton paru dans Le Livre des masques de Remy de Gourmont (1896). |
[18 mars 1902]
Lettre-enveloppe timbrée à l’adresse d’Octave Uzane, 17 quai Voltaire, Paris. 1
page in-12.
Mon cher ami,
Combien votre esprit admirable s’est fait généreux pour moi
dans la Dépêche de Toulouse ; et comme il est doux d’être deviné ainsi par
une haute mentalité, la votre.
Je vous remercie mille et mille fois.
A bientôt, n’est-ce pas
Votre Paul Adam
[10 octobre 1916]
1 page in-4 pliée en quatre.
Cher ami,
Je ne saurais vous féliciter avec trop d’enthousiasme pour l’article
de la Dépêche de Toulouse sur la période possible de grandes guerres. Oui, la
chose me semble à redouter aussi. Nietzsche fut peut-être bon prophète. Il
fallait le dire. Et comme vous l’avez dit ! Merci pour votre pensée.
Paul Adam
10 oct. 1916
Bertrand Hugonnard-Roche
[1]
Paul Auguste Marie Adam est né le 6 décembre 1862 à Paris où il est mort le 2 janvier 1920 ; écrivain français et critique d'art. Issu d'une
famille d'industriels et de militaires originaires de l'Artois, fils d'un
directeur des Postes sous le Second
Empire, Paul Adam fait ses études secondaires au lycée Henri-IV à Paris avant de se lancer dans la
carrière littéraire dès 1884. Il
collabore à La Revue
indépendante avant de publier
en Belgique son premier roman, Chair molle (1885), qui est accusé d'immoralité,
provoque le scandale et vaut au jeune auteur une condamnation à quinze jours de
prison avec sursis et une lourde amende. Délaissant le naturalisme, Paul Adam se tourne vers
le symbolisme. Il contribue à
diverses revues liées à ce mouvement, anime Le
Symboliste et La Vogue et fonde avec Paul Ajalbert Le Carcan. En 1886, il collabore avec Jean Moréas dans Le
Thé chez Miranda et Les Demoiselles Goubert et publie un roman intimiste, Soi. Sa notoriété est établie
avec le roman Être (1888). En 1892, il prononce son célèbre Éloge de Ravachol : « De
tous les actes de Ravachol, il en est un plus symbolique peut-être de lui-même.
En ouvrant la sépulture de cette vieille et en allant chercher à tâtons sur les
mains gluantes du cadavre le bijou capable d'épargner la faim, pour des mois, à
une famille de misérables, il démontra la honte d'une société qui pare
somptueusement ses charognes, alors que, pour une année seule, 91 000 individus
meurent d'inanition entre les frontières du riche pays de France, sans que nul
y pense, hormis lui et nous. » En 1906,
dans Vues d'Amérique, Paul
Adam synthétise son approche de l'art : « L'art est l'œuvre
d'inscrire un dogme dans un symbole. » Il fut l'un des témoins de Jean Lorrain lors de son duel, à Meudon, avec Marcel Proust le 6 février 1897 (Octave Uzanne fut l’autre témoin
de Jean Lorrain). Partisan du général Boulanger,
il milite dans les mouvements nationalistes et traditionalistes et, pendant la Première Guerre mondiale, il se rend
auprès des troupes pour soutenir leur moral et fonde la Ligue intellectuelle de fraternité
latine. Parallèlement, il publie de très nombreux ouvrages : essais,
romans, nouvelles, récits de voyage, parmi lesquels on peut citer les romans de
son cycle napoléonien : La
Force (1899), L'Enfant d'Austerlitz(1901), Au soleil de juillet (1903), ainsi que La Ruse (1903) et Stéphanie (1913), curieux plaidoyer en faveur
des mariages arrangés par rapport aux mariages d'amour. Écrivain prolifique, Remy de Gourmont disait de lui : « J’ai
pensé à Balzac — M. Paul Adam en sera flatté,
j’espère — en lisant, dans la biographie que l’on vient de donner de l’auteur
de la Ruse, la liste de
ses œuvres. Il y a en effet quelque chose de balzacien dans la fécondité de ce jeune
romancier qui, en dix-sept ans de travail, nous aura donné trente-cinq volumes,
et souvent des volumes énormes, qui en valent deux ou trois par la compacité.
Quelle est sa méthode de travail, je ne l’ignore pas absolument ; elle est
plus raisonnable que celle de Balzac et, par conséquent, elle durera sans doute
plus longtemps. » (Source Wikipedia)
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