mardi 1 mai 2012

Une des rares notices nécrologiques parues au lendemain du décès d'Octave Uzanne (31 octobre 1931) : dans la revue L'Esprit Français.


"Notre célèbre collaborateur et ami Octave Uzanne est mort à Saint-Cloud (S.-et-O.), le 31 octobre [1931]. Presque octogénaire, il avait conservé jusqu'à ces derniers mois une apparente jeunesse physique et une étincelante vivacité d'esprit. Bibliophile, érudit, chroniqueur, voyageur, annaliste, critique des arts et des moeurs d'une miraculeuse activité, il laisse une oeuvre immense et variée. Il avait fondé et dirigé : Le Livre, Le Livre moderne, l'Art et l'Idée, etc., collaboré au Figaro, au Gaulois, à la Dépêche de Toulouse, etc. Il signa "La Cagoule", à l'Echo de Paris, des chroniques fameuses. Il publia, annota ou préfaça : Les Idées sur les romans du marquis de Sade, Les Lettres de Voiture, Le Temple de Gnide, Les Poésies de Boufflers, Les Poètes des ruelles, Les Petits conteurs, etc. Parmi ses livres, outre des monographies recherchées (Son Altesse la Femme, L'Ombrelle, L’Éventail, La Locomotion à travers les âges, etc.), citons : Le Bric-à-brac de l'Amour, Les surprises du Coeur, Choses et gens qui passent, Types de Londres, Dictionnaire bibliophilosophique, Contes pour les Bibliophiles, L'Art dans la décoration extérieure des Livres, cent autres ouvrages parmi lesquels il faut faire une place particulière au précieux et cruel Sottisier des moeurs.
Grand ami de Barbey d'Aurevilly et de Jean Lorrain, c'est pendant un séjour en Hollande fait en compagnie du poète de L'ombre Ardente, que naquit en ce dernier, au cours d'une conversation, la première idée de M. de Bougrelon.
Dilettante laborieux, ayant vécu à une époque d'élégance, d'art désintéressé, d'indépendance ardemment défendue et de philosophie aimable, il aimait à répéter qu'il avait fait de sa propre existence un chef-d'oeuvre.
Il a fait de sa mort un autre chef-d'oeuvre. Jusqu'à ces derniers jours, en effet, il écrivit, notamment à ses amis Emile Sedeyn et Georges Normandy, des lettres d'un calme lucide, d'un stoïcisme et d'une sérénité incomparables. Souhaitons qu'elles soient publiées un jour.
Octave Uzanne était né à Auxerre. Ses concitoyens seront-ils plus prompts à lui rendre l'hommage public auquel il a droit qu'ils le furent pour Restif de la Bretonne ? Pour l'honneur des auxerrois, nous voulons l'espérer. - C.C."

Cet article nécrologique publié dans la revue L'Esprit Français est signé des initiales C.C. qu'il nous reste à identifier. Il doit s'agir de Charles Corcelles, seul collaborateur de cette revue à avoir les initiales C.C. (merci à Mikael Lugan pour cette identification probable).

A ce jour les lettres d'Octave Uzanne adressées à Emile Sedeyn ou à Georges Normandy pendant les derniers mois de son existence n'ont pas été publiées. Où se trouvent-elles d'ailleurs ? Auxerre, ville natale du polygraphe Uzanne, n'a par ailleurs, pas reconnu son enfant : aucune rue, pas plus qu'aucune place ou allée ne portent son nom.

Note : merci à un lecteur attentif de ce blog de nous avoir signalé cette nécrologie qui nous était inconnue.


Bertrand Hugonnard-Roche

4 commentaires:

  1. "une des rares notices"... d'où vient cette information sur cette rareté ?

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  2. Point de vue tout personnel calamar. Tout simplement parce qu'à ce jour je crois bien ne pas avoir trouvé plus de 3 ou 4 notices nécrologiques le concernant. Ce qui est très peu compte tenu de l'importance de son oeuvre.

    B.

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  3. je vous envoie ce que j'ai trouvé...

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