lundi 14 octobre 2013

Octave Uzanne auxerrois rend compte des Poésies et chansons auxerroises (Auxerre, Rouillé, 1882). "De tous les vins de la Bourgogne, Vive le bon vin d'Auxerrois ! Qui le méprise est un yvrogne ; C'est le breuvage de nos roys."


Octave Uzanne, en tant que directeur du Livre (1880-1889), recevait quotidiennement des dizaines de livres pour en faire le compte-rendu. Auxerrois de naissance, c'est sans doute à ce titre qu'il a eu vent de cette publication auxerroise presque confidentielle (imprimée à 125 ex. seulement). Uzanne en rend compte personnellement dans le Livre de septembre 1882.
S'il était encore nécessaire, voici une courte notice qui montre combien Uzanne était ami des fastes de Bacchus ... et avec quelle force le sang bourguignon coulait dans ses veines.

Bertrand Hugonnard-Roche

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Les poésies et chansons auxerroises, avec une préface de l'éditeur. Auxerre, imprimerie Georges Rouillé. 1 vol. petit in-12. (*)

Je parlais dans la dernière livraison du Livre de l'incontestable supériorité en son art d'un jeune imprimeur auxerrois, M. Georges Rouillé, à propos d'une relation inédite de l'Entrée du roy Charles IX à Sens. Je suis heureux d'avoir à mentionner aujourd'hui un autre petit ouvrage sorti des presses du même imprimeur-éditeur, d'autant que j'aurai à y joindre des éloges à l'érudit qui a signé la préface.
Les Poésies et chansons auxerroises forment un charmant volume elzévirien tout composé de joyeuses poésies du cru :

De tous les vins de la Bourgogne,
Vive le bon vin d'Auxerrois !
Qui le méprise est un yvrogne ;
C'est le breuvage de nos roys.

Il y a là depuis certaines pièces poétiques rarissimes et très curieuses du XVIe siècle jusqu'à des complaintes d'hier, parmi lesquelles j'en vois quelques-unes de célèbres qui n'ont d'autre auteur que le spirituel Bourguignon Salé, qui publia, il y a quelques années, ces Grappillons qui furent si vite grappillés par le public. Citer l'esprit de ces chansons verveuses est impossible ici.
Toutes sont d'une belle humeur, d'une crânerie, d'une gauloiserie pimentée bien auxerroise ; il y a quelque chose de ce diable au corps qui possédait parfois Restif de la Bretonne, alors qu'il chantonnait à Auxerre dans l'atelier de la belle Mme Parangon.
La notice qui précède ce joli petit recueil est excellente et spirituellement écrite par M.Georges Rouillé qui s'exprime avec autant de talent qu'il imprime.

U. [Octave Uzanne]


(*) Le Livre, Bibliographie moderne, livraison du 10 septembre 1882, pp. 575-576. Les Poésies et chansons auxerroises est annoncé comme venant de paraître dans la livraison précédente du 10 août 1882 (pp. 509-510). Ces Poésies et chansons auxerroises ont été imprimées à 125 exemplaires seulement : 110 exemplaires sur papier vergé de Hollande, 10 exemplaires sur papier Whatman et 5 exemplaires sur parchemin. Format 17 x 11 cm. 91 pages, 1 page de table. Achevé d'imprimer sur les presses de G. Rouillé à Auxerre le 14 mai 1882. Jolis ornements gravés. Justification et page de titre imprimés en rouge et noir. Ce petit volume contient, outre la préface rédigée par l'imprimeur-éditeur, Discours joyeux en façon de sermon, fait avec notable industrie par deffunct Maistre Jean Pinard lorsqu'il vivait trottier semiprébendé en l'Eglise Sainct-Etienne d'Aucerre, sur les climats et finages des Vignes dudict lieu ; Le Monologue du bon vigneron sortant de sa vigne et retournant soupper en sa maison ; Le Septième de la lance (air de la Tyrolienne) ; Les Lancier-Peullons (air de Vaudeville) ; Origine du Septième de la lance (air de Fanfan la tulipe) ; Les Vendanges ; Misères des vignerons ; La Semaine du vigneron (air du Grand Gueu, queu métier d'galère) ; Ia queuq' chous' la-d'ssous ! ou les trois prétendants. Pour cette dernière pièce, notre exemplaire porte la mention autographe et signée par Victor Claude "chanson extraite des Grappillons".

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