Paris,
le 28 mai 1886[1]
Mon cher
ami[2],
Je reviens
de faire une visite de dix jours à ma mère en Bourgogne ; votre lettre m’attendait
chez moi, d’où le retard de ma réponse.
J’ai
fait demander chez Lemerre Le langage français italianisé, mais Lemerre
n’a point bougé. Je vais vous envoyer par contre, Les financiers et fermiers
généraux en attendant que je sois plus riche pour vous servir.
Le nommé
B[3] …..
, dont vous me parlez, est un franc drôle mis à l’écart par tous ses confrères,
c’est un sot et une vipère accouplés, je l’ai déjà fouaillé à diverses reprises
et je vous conterai les côtés ridicules de ce fantoche dont vous ne devez pas
vous inquiéter.
Je suis
enrhumé à ne pas voir clair.
Je clos
donc ici ce mot hâtif, en vous adressant mille cordialités et en vous priant de
me rappeler au bon souvenir de Mme Livet.
Bien à
vous affectueusement,
Octave
Uzanne
[1] Papier à en-tête
de la revue Le Livre. 1 page. Lettre conservée dans le fonds Carlton Lake (manuscrits français 286.21) du
Harry Ransom Humanities Research Center (Austin, Texas, U.S.).
[2] Lettre à Charles-Louis
Livet (1828-1897), spécialiste du XVIIème siècle français, à qui l'on doit de
nombreuses études sur Molière, les précieuses, les grammairiens français du
XVIème siècle, les langues romanes. Charles-Louis Livet eut des carrières
diverses : administration préfectorale, inspection des écoles d'arts et métiers
(1870), inspection des Eaux de Vichy (1874). Il collabora à plusieurs
reprises à la revue bibliographique Le Livre dirigée par O. Uzanne.
[3] Non identifié à
ce jour.
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