lundi 18 février 2013

La plus haute enchère jamais obtenue sur un livre d'Octave Uzanne : The Fan (1884), reliure décorée de miniatures sur ivoire par C. B. Currie (Bound by Riviere & Son). Adjugé 74.500 USD (21 octobre 2011 - Sotheby's NY).


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Le 21 octobre 2011 s'est vendu à New York un magnifique exemplaire de l'édition anglaise (London, J. C. Nimmo and Bain, 1884) de The Fan by Octave Uzanne, illustrated by Paul Avril. Volume initialement publié en français chez A. Quantin le 1er décembre 1881 sous le titre de l’Éventail.

L'exemplaire proposé par la maison de ventes aux enchères Sotheby's NY était exceptionnel. Il était en effet recouvert d'une somptueuse reliure de maroquin bleu entièrement décorée de rubans mosaïqués de maroquin rouge et d'un semé de petits cercles dorés et de pointillés, le tout décoré sur chaque plat de cinq éventails d'ivoire peints à la main, enchâssés et surmontés de dorures. Les miniatures sur ivoire étant protégées par des verres fins. Elles sont l'oeuvre de C. B. Currie. La reliure (corps d'ouvrage, dorure et mosaïque) est signée Riviere & Son.

Estimé 60.000 à 80.000 dollars (43.800 à 58.400 euros environ), ce lot a été adjugé 74.500 dollars (54.400 euros environ). C'est à notre connaissance la plus haute enchère jamais portée sur un ouvrage d'Otave Uzanne (celui-ci étant en langue anglaise).


Lot 424


Evidemment tout le prix du volume réside dans l'exceptionnelle reliure décorée qui le recouvre. Un exemplaire de la même édition, dans son cartonnage éditeur décoré en soie imprimée se négociant en général à moins de 200 euros.

Miss C. B. Currie a travaillé la miniature sur Ivoire entre 1912 et 1930 environ. Elle est aussi connue pour avoir exécuté des peintures sur la tranche des livres (fore-edge painting). Je vous invite à lire cet article qui donnent une idée de l'oeuvre de cette peintresse miniaturiste de premier ordre.

C'est donc près de 360.000 de nos anciens francs que l'acheteur a dû débourser pour s'offrir ce bijou bibliophilique.

Nous ne savons rien de ce volume si ce n'est qu'il a été proposé dans la vente de la collection Lily & Edmond J. Safra (vente en 6 parties).

Lily Watkins Safra était la 701e plus grande fortune du monde au classement Forbes en 2009. Elle est née en 1934 à Porto Alegre au Brésil et a connu quatre mariages. Elle s'est mariée (quatrième mariage) au banquier juif libanais Edmond J. Safra en 1976. Ils passèrent leur temps entre New York, Monaco, Genève et la villa Leopolda sur la côte d'azur. Edmond Safra meurt dans l'incendie criminel de son immense appartement monégasque en 1999. Il avait 67 ans. Sa femme, Lily Safra, perpétue son souvenir depuis lors au travers de la fondation Edmond J. Safra, qui supporte des projets éducatifs, médicaux, scientifiques, culturels et humanitaires, dans près de 50 pays.

Lot 424 détail


Une première vente d'objets d'art avait eu lieu également chez Sotheby's NY en 2005 (45 millions de dollars). Cette second vente Safra d'octobre 2011 représentait le plus bel ensemble de cette immense collection d'art. Les 535 lots (sur 841 proposés) de cette vente produisirent un total de 45,9 millions de dollars).

Tout ceci pour dire qu'Octave Uzanne, dans sa version anglais, et dans une reliure de très grand luxe, ne pouvait ici que faire mentir les statistiques. Nous ne savons pas qui s'est porté acquéreur de cet ouvrage, collectionneur privé ou bien institution publique. Sans doute ressortira-t-il un jour prochain à la lumière des enchères ou sur l'étal d'un libraire.

Il nous reste quelques photographies archivées sur le site Sotheby's pour nous contenter et que nous livrons ici à vos yeux ébahis (pour le moins...).

Bertrand Hugonnard-Roche

4 commentaires:

  1. Robert Rivière, mort en 1882, s'était fait remarquer à l'Exposition de 1867: "On a vu avec peine la tendance de cet artiste à imiter la reliure française de l'époque où la pureté du goût est la plus contestable, la fin du XVIIIe siècle".
    La date d'édition (1884) montre que c'est son atelier qui a réalisé cette reliure, pas lui-même.

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  2. "Rivière and Son", c'est donc son fils!
    Cet atelier, même après la mort du père, reste un grand atelier de la fin du XIXe siècle.

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  3. Non, c'est son neveu, Perceval Calkin, héritier et successeur.

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