samedi 2 février 2013

Le Voyage sentimental de Sterne de l'édition de Paris, Ernest Bourdin (1841). Essai de reconstitution de la bibliothèque Octave Uzanne.

Ex libris Octave Uzanne dessiné par Félicien Rops
gravé à l'eau-forte par Aglaus Bouvenne (1882)
Un livre de la bibliothèque Octave Uzanne, portant au contreplat son ex libris de 1882 dessiné par Félicien Rops et gravé par Aglaus Bouvenne, vient de rejoindre notre collection ou Essai de reconstitution de la bibliothèque Octave Uzanne.

Il s'agit d'un exemplaire du Voyage Sentimental de Laurence Sterne traduit pour la première fois en français par Jules Janin, précédé d'un essai sur la vie et les ouvrages de l'auteur. Edition illustrée par MM. Tony Johannot et Jacque. Publié à Paris chez Ernest Bourdin, sans date (1841). Le volume sort des presses de J. Claye, 7, rue St Benoit à Paris (adresse amusante à remarquer puisqu'il s'agira de l'adresse de l'imprimeur Albert Quantin, adresse qu'Octave Uzanne aura, en tant que rédacteur en chef et directeur du Livre, sur son papier à en-tête de 1880 à 1889).

C'est un volume grand in-8 (26,5 x 17,5 cm). Ouvrage illustré d'un portrait de l'auteur et de 11 gravures sur bois hors texte, et de nombreuses vignettes sur bois dans le texte.

Cul-de-lampe
Cet exemplaire est relié demi chagrin marron à coins. La reliure, de l'époque, est signée J. B. Cambier, relieur à Bruxelles (petite étiquette collée au coin supérieur du premier contreplat). Malheureusement le papier a très mal vieilli et est largement parsemé de fortes rousseurs disgracieuses.

Octave Uzanne a lu et apprécié ce livre. Si nous devions ne prendre qu'un seul exemple nous citerions sa Physiologie des Quais de Paris (Paris, Ancienne Maison Quantin, 1893), où page 47, dans ses Prolégomènes historiques, il écrit :

"On se souvient que Sterne, dans son délicieux Voyage sentimental, était descendu, en 1767, à l'Hôtel de Modène, situé rue Jacob, en face la rue des Deux-Anges et l'on a pas oublié son amour pour les quais et l'aventure qui lui advint en flânant chez un libraire du quai Conti, où il désirait se procurer un exemplaire de Shakespeare, afin de relire les conseils de Polonius à son fils sur les voyages. - Il y a dans ce chapitre de Sterne une scène charmante qui fait bien le tableau le plus curieux de l'amateur vis-à-vis du libraire, il y a plus d'un siècle. L'aventure de la jolie femme de chambre (*) venant pour acheter les Egarements du coeur et de l'esprit et que l'humoriste anglais accompagne, tendrement ému, n'est pas non plus à dédaigner comme rappel de mémoire relativement à notre sujet."

Page de titre
de l'édition E. Bourdin, s.d. (1841)
L'exemplaire, malgré les rousseurs importantes, conserve tout le charme de la provenance et l'émotion liée aux heures de lectures accomplies dans la joie d'un texte aussi agréable et humoristique le plus souvent.


Bertrand Hugonnard-Roche


(*) chapitre XXXVI intitulé La femme de chambre de la présente édition, pp. 203 à 210.

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