Cette carte-lettre nous montre combien Octave Uzanne était amateur de "japonaiseries". Il était ainsi en rapport avec un "négociant en japonaiseries", M. Armand Logé (*) de Castres (Tarn). Octave Uzanne lui envoie cette carte-lettre à son retour de Londres. Il se trompe visiblement d'adresse en écrivant tout d'abord à Mazamet. L'ancienne adresse erronée est biffée. C'est à vrai dire un petit miracle si la carte est parvenue à son destinataire... Pourtant il semble bien que ce fut le cas puisqu'elle porte le cachet de la poste de Castres en date du 29 mars. Elle fut postée de Paris, Boulevard St-Germain, le 27. Cette carte-lettre est ornée de deux cachets imprimés en noir portant le nom d'Octave Uzanne (verso) ou ses initiales (recto).
En voici le contenu :
17, Quai Voltaire.
Paris, le 27 III 1901.
Cher Monsieur, j'ai été malade à Londres, je suis revenu à Paris encore souffrant si bien que je n'ai pu voir vos 2 rouleaux que ce matin - J'en conserverai un certainement sinon les 2 et vous règlerai la chose à la première occasion.
Bien cordiaux souvenirs
Octave Uzanne
On peut supposer qu'il s'agit de rouleaux de papiers décorés pour décors muraux ou bien de tissus ? Quoi qu'il en soit, en 1901, Uzanne cédait encore à la mode du japonisme installée en France depuis les années 1862-1865, semble-t-il à l'initiative des frères Goncourt.
(*) Il s'agit en réalité d'Armand Logé, qui fut effectivement marchand d'art japonais (et d'extrême orient de manière général) en divers lieux dont Lyon, Nancy (en lien avec Gallé et Cie), Toulouse, peut être Dijon (sous réserves), etc. J'en ai trouvé la trace à paris où il fut expert lors de ventes aux enchères sur ce même thème entre 1910 environs et 1923. Après quelques heures de recherches via des archives numérisées, j'ai découvert qu'il était mort en 1933 (décès annoncé dans le journal Le Matin du 14 juin 1933) et que l'enterrement se déroulerait à Entrains sur Nohain (Nièvre). Il est fort vraisemblable qu'il soit originaire de ce département et après vérification, Logé y est effectivement un patronyme fort répandu. [note fournie par M. Olivier Justafré le 17 septembre 2013]
Bertrand Hugonnard-Roche pour le blog Octave Uzanne
Mais que faisait-il donc à Londres en Mars 1901 ??
RépondreSupprimerC'est ce que je finirai bien par découvrir... ;-)
RépondreSupprimerB.
Uzanne se rendait souvent à Londres pour travailler avec le peintre William Nicholson (1872-1949).
RépondreSupprimeret avec l'illustrateur et écrivain Walford Graham Robertson (1866-1948)
RépondreSupprimerCe Bibliophile Rhémus, quand même, quel puit de sciences !! je me demande quelle question il faudrait poser pour qu'il donne sa langue au chat ! :)
RépondreSupprimerT
Personnellement, pas besoin de me poser mille questions pour que je le fasse de bonne grasse ... :-)
RépondreSupprimerB.
"grâce", Bertrand, sinon..."grasse", la compagne du chat, ....?
RépondreSupprimeroh le lapsus clavieri qu'il était joli ! :-)
RépondreSupprimermerci Jean-Paul, je ne voudrais pas m'attirer les foudres de trois grasses... (grâces) ;-)
B.
Cette approche « radioscopique » d’Octave Uzanne va nous apprendre beaucoup sur la manière d’ « être bibliophile ».
RépondreSupprimerJe retiens de cette carte-lettre le style désinvolte de la négociation commerciale et je compte bien ressortir la formule d’Octave au libraire à qui j’achèterai mon prochain livre : ‘Je vous règlerai la chose à la première occasion’.
Textor
c'est désinvolte, certes, mais cela suppose une absence de négociation sur le prix fort regrettable, pour la convivialité et le portefeuille (le porte-monnaie serait un peu lourd) réunis.
RépondreSupprimerAu fait, la chose est sans doute connue, mais d'où Uzanne tirait-il sa fortune ?
RépondreSupprimerJe laisse Jean-Paul répondre mieux que moi à ce sujet. Disons que je pense que ses parents lui avait laissé, ainsi qu'à son frère, un bon pécule, tout au moins de quoi se laisser vivre. Le jeune Octave eut même le privilège de faire une partie de ses humanités en Angleterre... et pas que cela d'ailleurs. Quelques Barmaid doivent s'en souvenir encore !
RépondreSupprimerB.
La chose ne semble pas connue.
RépondreSupprimerJ'ai quelques éléments qui peuvent faire penser que les parents ont fait fortune dans la mercerie en gros.