Notre ami Fabrice Mundzik, qui vient de lancer il y a peu un blog consacré à la romancière Renée Dunan, publie sa réponse à l'enquête lancée sur la polyandrie par Georges-Anquetil et Jane de Magny dans l'ouvrage intitulé L'amant légitime ou la Bourgeoise libertine (Paris, Editions Georges-Anquetil, 1923).
Parmi ceux qui répondent à cette enquête on trouve Octave Uzanne (72 ans) qui avait déjà répondu l'année précédente à l'enquête publiée dans La maîtresse légitime sous-titré Essai sur le mariage polygamique de demain.
Voici la courte mais néanmoins précise et cinglante réponse que fait Octave Uzanne au sujet de la polyandrie :
Madame et chère Enquêteuse,
Ce qu'on nomme les moeurs, disait Balzac, n'est que l'hypocrisie plus ou moins perfectionnée des sociétés constituées.
La morale est une filiale de la Mode, elle ne peut que nous tromper sur ses apparences. La chair qui palpite sous les falbalas dont on la revêt, est toujours la même, aussi sollicitée ou solliciteuse en tous temps.
La femme sait toujours résoudre la question sexuelle, même à son détriment, car sa curiosité intuitive fait parfois d'elle une vaincue passive, à ses débuts, mais une vaincue dont les revanches victorieuses sont assurées, surtout dans notre Paris Galant.
La liberté sexuelle chez la femme aussi bien que chez l'homme persiste ; elle se voile de pudeur, plus ou moins, ce qui est un véritable attrait pour le mâle qui guette les promesses qu'il découvre dans la proie dont il a appétit.
Les moeurs n'ont jamais opposé que des barrières conventionnelles aux poussées primordiales de la nature.
Tous les écrits, palabres ou opinions à ce sujet, sont de nulle importance. La vie continue, invariable et le grand Livre du Monde reste, en principe, aussi amoral sous la reliure à dos rigide, qu'on prétend lui imposer. L'amour et la mort dominent tous nos concepts humains.
Mes sentiments confraternels.
Octave Uzanne
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