mercredi 18 avril 2012

Les deux signatures d'Octave Uzanne.

Si vous ouvrez à la page IV de la Préface le volume des Caprices d'un Bibliophile (Paris, Ed. Rouveyre, 1878), vous pourrez voir la signature d'Octave Uzanne, alors âgé de 27 ans, reproduite en fac similé avec la date du 15 février 1878 (voir ci-dessous).


15 février 1878

Il est amusant de noter que cette signature de jeunesse est assez différente de la signature qu'il aura l'habitude d'apposer sur le papier, à peine quelques mois plus tard. En effet, dès le 30 septembre 1881 (et même certainement avant), alors directeur et rédacteur en chef de la revue Le Livre depuis un an, il signe d'un paraphe exubérant. Vous en avez la fidèle photographie ci-dessous.



30 septembre 1881

A l'étudier de près, on note tout d'abord une hypertrophie de la barre du t d'Octave, barre du t qui désormais court jusqu'au bout du nom. La queue du z de son nom, au lieu de descendre sagement et modérément comme en 1878, s'hypertrophie également et part tout à droite du nom  Uzanne pour aller mourir loin dans la marge extérieure. Enfin, le e final du nom Uzanne se termine par une queue descendante qui revient vers la gauche (comme en 1878) mais encore une fois d'une façon hypertrophiée (11 cm de longueur pour cette signature de 1881 contre seulement 4 cm pour celle de 1878).

Tout ceci peut paraître dérisoire et broutillesque, mais je ne doute pas qu'un graphologue expérimenté puisse, à l'aide de ces paraphes étalés sur plus de 50 années, nous donner un portrait morpho-psychologique des plus précis de notre auteur.

En 1881, Octave a 30 ans, il est devenu le directeur de cette importante revue bibliographique qu'est Le Livre. On peut supposer sans trop se tromper qu'en l'espace de deux ans, son ego s'est affirmé, renforcé, au point que cela se traduise dans les actes mêmes qu'il signe de sa main. En vieillissant cet ego s'estompe sans doute suffisamment, au point que quelques lettres des années 1920 (il a 70 ans) montrent un paraphe simplifié : Octave. (on trouve encore aussi la signature Octave Uzanne mais plus petite, nettement moins exubérante que dans ses jeunes années.

Voici quelques autres paraphes d'Octave Uzanne au fil des années. Nous ne manquerons pas de revenir compléter ce billet avec de nouvelles signatures découvertes.


en 1893


en 1902


en 1893

Ainsi va la vie, nous sommes trahis dans notre intimité par une simple griffe. Octave Uzanne n'a pas échappé à la règle.

Bertrand Hugonnard-Roche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...