mardi 3 avril 2012

Contes pour les bibliophiles par Octave Uzanne et Albert Robida (1895). Reliure artistique mosaïquée signée Durvand.


Reliure signée Lucien Durvand, 1895.


La reliure présentée ici et qui recouvre un des rares 30 exemplaires sur papier du Japon des Contes pour les bibliophiles publiés en 1895 (achevé d'imprimer le 27 novembre 1894) est signée Durvand.


Vues de détails


















Julien Fléty dans son Dictionnaire des relieurs français ayant exercé de 1800 à nos jours donne quelques intéressants détails concernant ce praticien : "Lucien Durvand est né en 1852. Il créa son propre atelier vers 1890 et s'associa avec Thiret. C'est sous le nom de Durvand-Thiret, 40 rue de Seine et 2 et 4 rue de l'Echaudé que nous le voyons figurer jusqu'à la fin du XIXe siècle. Sous son seul nom nous le voyons ensuite établi 16 rue du Pré-aux-Clercs. Puis la 
clientèle continuant à augmenter, l'atelier s'agrandit d'un local situé au 18, qui en triplait la surface et lui permit d'entreprendre des travaux de petites séries pour l'éditeur d'art Manzi. L'atelier occupait alors seize ouvriers et ouvrières. La guerre de 1914-1918 vit partir une grande partie de son personnel masculin et le contraignit à abandonner le local du 16 rue du Pré-aux-Clercs, pour ne conserver que celui du 18, où il poursuivit son activité jusqu'au 7 mars 1924, date de son décès. Membre fondateur du Syndicat des patrons-relieurs en 1889, il appartint au conseil d'administration à diverses reprises et s'intéressa jusqu'à sa mort au perfectionnement de son métier. Il obtint une médaille d'argent à l'Exposition Universelle de 1900. Professeur aux cours de perfectionnement fondés par Jules Lemâle, il forma de nombreux ouvriers de qualité. Après sa mort, sa fille, Louise Pinard, lui succéda aidée par Edmond Klein, qui devint propriétaire de l'atelier en 1934." (p. 65).

Quelques photographies de détails vous permettent de voir le travail de décoration exécuté ici par Durvand. Cette reliure est strictement de l'époque, exécutée vers 1895-1896. Elle présente au dos comme vous pouvez le constater un joli décor mosaïqué de tiges et fleurs de liserons dans un esprit totalement Art Nouveau qui en fait tout le charme.



Vous pouvez également voir les deux plats de couvertures en couleurs qui ont été conservés à l'état de neuf.




Contes pour les Bibliophiles. Par Octave Uzanne et Albert Robida.
Nombreuses illustrations dans le texte et hors texte.
Paris, Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries Réunies, May et Motteroz, 1895
Le tirage est de 1.000 exemplaires sur papier vélin
(1 à 1.000) et 30 exemplaires sur papier Japon de luxe (I à XXX).
Celui-ci un des 30 exemplaires sur Japon de luxe portant le n°XXIV.


Bertrand Hugonnard-Roche

4 commentaires:

  1. le dos est-il conservé, pour pouvoir, le cas échéant, arracher cette reliure et retrouver l'état broché ?

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  2. oui calamar, le dos y est ! intact, relié à la fin comme il se doit, attenant au second plat. Et pas de prix mentionné au dos ni de papier précisé. En même temps pas besoin de marquer dessus pour reconnaître un papier japon ! si ? :-)

    B.

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  3. dans certaines éditions, le "japon" ressemble fort à un vélin couché... mais certainement pas chez Uzanne !

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  4. oui calamar, parfois on peut hésiter, j'avoue, mais pas longtemps malgré tout. Le Japon est tout de même assez spécifique : jaunâtre, nuageux par transparence (pas comme le vélin), rigide, assez épais (il peut y avoir des exceptions), et surtout pelucheux au toucher si l'on insiste (le papier Japon ne se gomme jamais !!! - il y a des relieurs qui visiblement ne savent encore pas cela - mais qu'apprend-on aux relieurs dans les écoles de reliure ?! ;-)

    B.

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