mardi 13 mars 2012

Ephemera ! Diner des Bibliophiles Contemporains. Convocation pour le dîner du 31 mai 1890.


Convocation pour le deuxième dîner
des Bibliophiles Contemporains le 31 mai 1890.


Voici un document devenu rare. Octave Uzanne envoie au membres de la Société des Bibliophiles Contemporains ce courrier imprimé en noir sur papier du Japon. De format in-4 (30,5 x 22 cm), cette invitation autographiée est illustrée par Émile Mas.

Il s'agissait d'organiser le second dîner des Biblios Contempos. Uzanne s'adresse à ses biblio-congénères en ces termes :

"Paris ce dix mai 1890. Mon cher collègue, les Bibliophiles contemporains se réuniront le samedi 31 mai courant [1890], en un dîner confraternel, dont la cotisation est fixée à 15 fr.
J'espère avoir le plaisir de vous compter parmi les adhérents, et je vous prie de bien vouloir envoyer votre adhésion à notre secrétaire Mr. Alfred Piat 68 Avenue d'Iéna à Paris.
Le choix du local dépendant du nombre de convives, sera ultérieurement porté à la connaissance des adhérents.
Trouvez ici, mon cher collègue, l'expression de mes sentiments les meilleurs. [Signé] Octave Uzanne."

Je vous laisse étudier cet intéressant document par le menu détail. On peut voir dans la partie haute une assemblée de convives réunis autour d'une grande table ovale. On compte 25 convives, on ne distingue qu'une seule femme, semble-t-il placée à la droite d'Octave Uzanne que l'on croit reconnaître au centre, en haut (cheveux denses, barbe en pointe). Au bas du document, Emile Mas à dessiné 8 personnes qu'on pourrait aisément identifier. On reconnait Octave Uzanne (deuxième en partant de la gauche), avec son monocle, ses cheveux bruns frisés et sa barbe frisée taillée en pointe. Il est amusant de constater la présence d'une femme, une seule. Qui était-elle ? Elle tient un livre dans ses mains.

Nous complèterons l'identification au fur et à mesure de nos découvertes. Ce document a dû être imprimé à environ 176 ou tout au plus 200 exemplaires, pour répondre au nombre d'adhérents des Bibliophiles Contemporains. Nous traiterons bientôt à nouveau de cette société de bibliophiles fondée par Octave Uzanne dans le courant de l'année 1889.

Bertrand Hugonnard-Roche

8 commentaires:

  1. il peut s'agir de Mme Blanche B Haggin, (des Amis des Livres), 11 east, 34th street, New York. C'est la seule femme membre de la Société en 1893.
    Cf Annales Littéraires, publiées en 1894.

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  2. Je savais bien que vous ne seriez pas long à trouver cette belle dame bibliophile Calamar ! Bravo ! Je pense en effet qu'il s'agit très probablement de Blanche B Haggin. Cette adhésion féminine américaine confirme l'opinion d'Uzanne qui a l'époque disait haut que les seules femmes vraiment bibliophiles ne pouvaient être que du nouveau continent.

    B.

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  3. Maintenant, plus difficile, où sont-ils aller diner finalement ? Près du Grand Palais ?

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  4. Textor, je sens bien que vous pensiez me coller ! Et moi je pensais bien être collé ! Et pourtant...

    Je ne sais pas encore pour le second dîner des Biblios Contempos (31 mai 1890) mais voici pour l'année 1891 :

    Je lis ce soir dans les Annales Littéraires et Administratives des Bibliophiles Contemporains pour 1891 (janvier 1892), deuxième année d'exercice, page XIX des Annales administratives :

    "Le 30 mai 1891, les membres de la Société des Bibliophiles contemporains étaient convoqués à un dîner confraternel au restaurant Marguery. Etaient présents MM. : Soufflot, Droin, Cousin, Houssaye, Thuile, Prince Roland Bonaparte, Jacob, Ashbee, Véver, Brivois, Lucas, Lacombe, Quantin, Le Comte de Contades, Paul Avril, B.-H. Gausseron et (bien évidemment) Octave Uzanne. Soit en tout 17 convives.

    Je lis plus loin que l'assemblée générale du 25 novembre 1891 se tint "à 9 heures et demie du soir, dans une salle, au premier étage, du (même) restaurant Marguery, à Paris, boulevard Bonne-Nouvelle.

    A priori le restaurant Marguery, boulevard Bonne-Nouvelle, était le QG des Biblios Conempos.

    Je vais essayer d'en savoir un peu plus.

    B.

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  5. à propos du restaurant Marguery :

    Le restaurant Marguery avait deux entreés sur le bd Bonne-Nouvelle et une rue d'Hauteville. Il se situait à même les Grands Boulevards, au 34-36 boulevard Bonne-Nouvelle, jouxtant le théâtre du Gymnase avec lequel il partageait en été l'alignement d'un même store, c'était le restaurant des déjeuners politiques des futurs députés, des banquets des anciens des grandes écoles ou des sociétés savantes. Les toasts, les discours, les chansons retentissaient dans ses salles pittoresques, les unes maures, hindoues ou égyptiennes, les autres flamandes ou gothiques et quelquefois françaises pour les anniversaires de la tante Jeanne ou les noces de la petite Berthe. Il fut fondé vers 1860 par Jean-Nicolas Marguery. Ce qui fit de suite sa renommée fut sa sole Marguery nappée d'une sauce également Marguery. Marguery mourut en 1910, le restaurant continua sous une autre direction après la guerre de 1914-1918, mais il perdit sa vocation première .

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  6. C'était le Drouant de l'époque.

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  7. Il semblerait que la personne qui se situe juste à la gauche d'Octave Uzanne au bas de l'image (donc à sa droite face à nous), tenant un chapeau clac dans la main gauche et un livre dans la main droite, pratiquement de dos, on distingue cependant qu'il n'a pas la barbe mais une fine moustache, et que ses cheveux montrent une légère calvitie naissance sur le devant au dessus du front. Cela correspond au portrait d'Henri Béraldi, alors Vice-Président de cette société.

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  8. C'est fascinant. C'est donc l'ancêtre de l'invitation de nos jours? Je trouve que c'était mieux avant. Maintenant, les invitations sont colorés, avec des dessins, etc. Bref c'est trop voyant, comme si on avait peur que personne ne le voit et que personne ne vienne.

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