Rops, Félicien, peintre et illustrateur (1833-1898) - 15 lettres autographes signées A SON AMI OCTAVE UZANNE, 1881-1893, et une lettre autographe signée à l’imprimeur François Nys, 26 février 1893. 40 pages in-8 ou in-12, dont 3 lettres ou cartes-télégrammes avec adresse au verso, une lettre à l’encre rouge et une autre au crayon bleu. Rops, Félicien, peintre et illustrateur (1833-1898). Prix: EUR 75.000,00
Exceptionnel ensemble où s’épanouit toute la verve de Rops épistolier, AVEC TROIS DESSINS OU CROQUIS à l’encre, illustrant par un humour acide et parfois cru des jugements anticonformistes, notamment sur la Belgique, certains de ses contemporains, mais aussi sur lui-même. La première de ces lettres porte une mention manuscrite indiquant qu’il s’agit de la première d’une longue série adressée à Uzanne qui devint l’un de ses plus chers amis et à qui il offrit régulièrement ses services d’illustrateur, soulignant dès cette première missive son intérêt pour le nu féminin: Bruxelles 4 janvier 1881. «J’espère que nous nous entendrons & que nous ferons ensemble des choses qui scandaliseront nos chers contemporains & qui prépareront des tortures & des rougeurs aux Saumaises de 1980 ! J’ai ‘gémi’ en voyant de quelle gauche et surtout peu féminielle eau-forte votre joli livre du Calendrier de Vénus était frontispicé! [par Marius Perret] ( ) Chaque siècle ayant ses formes amoureuses il faut bien rendre les nôtres, même à travers les pastiches, les réminiscences, les renaissances & les imitations des autres temps! Je suis très préoccupé du nu moderne moi – du document féminin palpable & palpé!». Et Rops cite son album, Cent croquis légers pour réjouir les honnêtes gens, alors en possession d’un «Monsieur bizarre» [le bibliophile parisien Jules NOILLY].Ce souhait de collaboration réalisé, une amitié profonde et loyale ne tarde pas à unir les deux hommes et Rops s’adresse désormais à son cher Octave, comme à un frère et un «copaing», complice de ses aventures féminines, lui donnant des nouvelles de l’avancée de ses travaux de dessinateur et de graveur, lui confiant ses humeurs, gaies ou sombres.Heist sur Mer. Hôtel des Bains, 15 septembre [1881?]. L’amitié, à la fois «vieille et jeune», est solidement installée entre les deux hommes, le tutoiement est de rigueur, et Rops se confie à Uzanne après l’avoir remercié pour son intervention dans une affaire concernant l’éditeur Decaux. Il explique son silence par un départ pour les plages de la mer du Nord, après avoir été pris par le spleen de Paris, «le spleen du nez au vent, de la cretonne intime, des petites mules roses dont on baise le museau dans le flot des balayeuses endentellées!». Il évoque avec drôlerie ses souvenirs de jeune homme rêveur et amoureux lorsqu’il s’imaginait capitaine de bateau, couchant avec des Javanaises aux fesses d’or, ou buvant de grands verres de Hasselt avec la petite Stephany à la langue rose, compagne de grandes courses dans les dunes: «Tous cela repose bien d’Anseremme & de ses gueuleries [près de Dinant dans la région de Namur où Rops fréquenta régulièrement la colonie d’artistes qui s’y retrouvaient]. La mer a toujours son grand: sursum corda! Et le magistrat Berger (première catégorie) n’y dessinerait qu’une lourde silhouette bonne à faire s’esclaffer les crabes rieurs». Ces propos sont suivis du dessin d’un crabe agitant ses pattes. Rops décrit alors le lieu de sa villégiature en Flandre occidentale où doit le rejoindre son ami Dom [l’homme de lettre Léon Dommartin, alias Jean d’Ardenne], les différents lieux qu’il a montré à sa fille, et il clôt sa lettre sur une nouvelle note d’humour: «Je procure pauvret – une foule de jouissances intimes à mon hôtesse, qui ressemble à la madone dans la Chandelle d’Arras & elle a les étonnements qu’aurait la susdite madone si elle couchait avec toi».Vendredi, s.d. [printemps 1882]. Ayant appris qu’Uzanne s’apprête à partir pour l’Italie, il lui suggère un certain itinéraire, afin de ne pas manquer certains sites, comme Vérone, et d’en éviter d’autres, comme le mont Somering au sud de Vienne qui n’est qu’un morceau de Suisse, «l’éternelle montagne à effets d’opéra-comique, la joie de l’épicier retiré qui fait son tour d’Europe». Pour étayer son propos, il dessine 4 lignes parallèles de crêtes montagneuses: Le Somering, la Suisse, la Souabe et les Alpes.Paris, 12 avril 1882. Il revient de Montigny-sur-Loing, toujours très [...] (la fin de la fiche est tronquée).
Actuellement en vente sur Abebook.com et sur ZVAB, pas sur le site direct du libraire (Kotte Autographs GmbH (Roßhaupten, BY, Germany). Notre demande de photographies de ces lettres au libraire est restée à ce jour sans suite.
Bertrand Hugonnard-Roche
le don de l'un de mes reins suffirait ?
RépondreSupprimerà peine j'en ai peur ! garde le il t'es plus précieux que 15 lettres ... :-D
RépondreSupprimerB.
au 10 mars 2015 la fiche n'est plus en ligne ...
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