Louis Lemercier de Neuville |
Voici deux lettres qui éclairent un peu la manière de travailler à la revue Le Livre. Ces deux lettres sont adressées à Louis Lemercier de Neuville (voir notre précédent billet donnant une autre lettre à lui adressée par Octave Uzanne). La première est du directeur du Livre, Octave Uzanne. Ce dernier ne connait apparemment pas ou peu Lemercier à la date du 5 octobre 1886. La collaboration entre les deux hommes au profit de la revue bibliographique perdurera jusqu'à la fin de l'année 1889, date qui marque la fin de cette revue qui laissera place au Livre Moderne. La deuxième lettre est de Joseph Uzanne, frère d'Octave. On voit parfaitement ici qu'à cette époque, Joseph Uzanne est le collaborateur de son frère à la revue Le Livre. Il fait office de secrétaire en quelque sorte. A-t-il collaboré dès 1880 à la création de la revue ? C'est que nous entendons découvrir.
Bonne lecture.
Bertrand Hugonnard-Roche
Louis Lemercier
de Neuville écrit dans la revue Le Livre (1886-1887). Lettres des deux frères Octave
et Joseph Uzanne.
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L.A.S. d’Octave
Uzanne à Louis Lemercier de Neuville – Paris, le 5 octobre 1886.[1]
Paris,
le 5 octobre 1886
Je vous
fais envoyer une livraison du Livre pour que vous puissiez prendre l’air
de la maison.
Pour la
longueur de vos articles, je préfère les publier par intermittence, et les voir
relativement assez courts. 5 à 6 pages en moyenne.
Votre
titre me semble bon au premier abord, lorsque j’aurai vu votre Mathieu[2] et
que nous aurons causé un peu ensemble, je ne doute pas que nous ne nous
entendions en quelques mots pour la suite.
Votre
roman est aux mains du grand inquisiteur de la maison Quantin ; vous aurez
une réponse d’ici huit à dix jours, j’espère.
Trouvez ici
avec l’expression de ma sympathie l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Octave Uzanne
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L.A.S. de Joseph
Uzanne à Louis Lemercier de Neuville – Paris, le 10 janvier 1887 [écrit 1886
par erreur].
Paris,
le 10 janvier 1886 (sic).
Merci,
mon cher ami, de votre charmante lettre et des quatre places qu’elle contenait.
J’aurai un extrême plaisir à entendre votre spirituelle et amusante revue et
surtout à vous serrer la main.
Votre article sur
Gustave Mathieu parait dans le n° du « Livre » de mercredi, en
premières pages. Le second, sur Monselet, suivra un peu plus tard. Pris par les
livres d’Etrennes, surmené par les travaux de fin d’année, mon frère a corrigé
lui-même les épreuves, pour simplifier la besogne et ne pas perdre de temps.
Le Directeur en chef de
la grande revue « Le Livre » sera heureux de vous voir prochainement,
soit chez Quantin, le jeudi de 4 à 6 h du soir, soit chez lui, 17, quai
Voltaire, le matin jusqu’à midi.
Je vous envoie ses
amitiés.
Je vous serre, mon cher
ami, très-cordialement les deux mains.
Votre
Joseph Uzanne
Boulevard Saint-Germain, 168 [tampon à
l’encre violette].
[1] Cette
lettre montre qu’à cette date Octave Uzanne ne connaissait pas ou peu Louis
Lemercier de Neuville et qu’il fera plus ample connaissance grâce à cette
participation au Livre, entre janvier 1887 et novembre 1889. Uzanne et
Lemercier seront du premier cercle des amis d’Angelo Mariani et figureront en
juillet 1891 dans le premier Album des Figures contemporaines. Lemercier y a sa
notice et son portrait y est gravé à l’eau-forte par Adolphe Lalauze (voir
photo).
[2] L’article
de Louis Lemercier de Neuville parait au début de janvier 1887 dans les
colonnes du Livre (bibliographie rétrospective) sous le titre : Flaneries
à travers mes souvenirs et les rayons de ma bibliothèque : Gustave Mathieu
(pp. 1 à 10). Lemercier renouvellera cette rubrique sous un titre semblable :
Souvenirs à travers les rayons de ma bibliothèque : Jules Noriac (pp. 235
à 241) ; puis Béranger (pp. 321 à 330) avec une planche hors-texte et un
très-joli encadrement de première page gravé sur bois ; pour l’année 1888,
Lemercier de Neuville donne aux pp. 225 à 232 un article intitulé « Charles
Monselet » celui-là même dont il est parlé dans la lettre. 1889
(livraison de novembre) voit le retour des Souvenirs à travers les rayons de ma
bibliothèque : Le Théâtre de la rue de la Santé (pp. 342 à 352). Ainsi s’achève
la participation le Lemercier de Neuville à la revue Le Livre qui prend fin également à la fin de l'année 1889.
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