mardi 27 mars 2018

L'envers d'une féerie, par Octave Uzanne et Albert Robida (mars 1882). Les Mille et une nuits au théâtre du Châtelet dirigé par Emile Rochard.

L'ENVERS D'UNE FÉERIE (*)
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      Que de livres n'a-t-on pas écrits, sur l'Envers au théâtre, dont les titres plus ou moins fantaisistes, imprimés sur couvertures multicolores, me dansent encore dans la tête, bien qu'entrevus furtivement au hasard des flâneries, soit aux vitrines proprettes des librairies modernes, soit dans les poussiéreuses boîtes à quatre sols des parapets de la Seine ? — Derrière la toile ; - le Manteau d'Arlequin ; — Au rideau ! — Entre cour et jardin ; — Foyers et coulisses ; — le Théâtre tel qu'il est ; — Derrière la rampe ; — les Théâtres en robe de chambre, et tant d'autres monographies des spectacles parisiens vus à l'envers du spectateur dans le brouhaha des changements à vue et des appels pour l'entrée en scène. — Le public semble très friand de ces mystères que lui voile le rideau de pourpre ; il n'est de joli rêve que son imagination ne crée, d'Éden qu'il n'entrevoie, de plaisirs piquants qu'il ne s'imagine dans sa conception de ce monde de comédiens. Point ne sert de lui répéter à satiété que rien n'est plus triste à voir de près que cette mascarade humaine ; ses désirs s'irritent de cet inconnu des coulisses et il ne comprendra jamais que le carnaval fini le masque tombe ; que là où le rire s'achève, la tristesse arrive et que la fiction fait place à la banalité la plus réelle ou à la vulgarité la plus sotte. — Je ne prétends pas ici m'armer du falot de Diogène pour jeter des lueurs crues dans les bas-fonds attristants du théâtre ; la toge du censeur se goderait en plis grotesques sur mon buste d'épicurien et mes jambes s'empêtreraient aisément dans la jupe philosophique ; je ne veux, en compagnie de mon collaborateur et ami Robida, qu'entr'ouvrir la porte de fer qui sépare la salle de la scène, et là tous deux, prenant notes et croquis, faire une de ces courtes chroniques, à propos et dessins rompus, digne de complaire durant une fugitive seconde à quelque piquante mondaine prise des vapeurs de l'ennui dans les far niente de sa chaise longue.
      Une féerie s'offre à nous : les Mille et une Nuits ; Émile Rochard, le jeune directeur gentleman, nous accueille au Châtelet avec une bonne grâce dont feu Roqueplan lui légua sans doute la tradition, et, puisque nous voici dans la place, nous aurons la consciencieuse ingratitude de mettre de côté tout esprit de réclame à son égard et de prendre la pièce qu'il a si superbement conçue et montée uniquement comme le prototype du genre où Martainville excella, et qui enrichit tant d'auteurs sur le dos de Perrault, de Mme d'Aulnoy et du bon et vertueux Galland.
      Nous arrivons au moment précis où le sifflet du chef machiniste fait mouvoir des cintres et des dessous les toiles de fond, la ferme et tous les châssis compliqués du Royaume des Perles. — La bousculade est effrayante comme en un camp à l'approche de la bataille ou sur un pont de corvette à l'heure de l'abordage ; les mâts se heurtent, les commandements se croisent, les herses se dressent et les manœuvres font glisser de lourdes charpentes dans une atmosphère de poussière de poudre et de gaz évaporés.
      « Attention ! attention ! » crient les machinistes qui rangent les plantations de Bagdad et d'Ispahan, et les visiteurs effarés, craintifs ne savent où avancer ni comment reculer, se blottissant pour éviter les chocs le long des murs blancs maculés d'huile, éraflés d'inscriptions, balafrés de caricatures naïves, encharbonnés de silhouettes burlesques.

 
      Le dialogue des acteurs en scène, les chansons, les chœurs et les répliques se perçoivent indistinctement dans ces clameurs confuses des coulisses, car voici que descendent des étages supérieurs la cohorte de la figuration et la colonie des marcheuses et des ballerines. — Un timbre électrique roule sa note cuivrée et continue vers la région des loges pour indiquer l'heure du premier ballet, et déjà, sur le côté jardin, l'aristocratie de la danse se masse lentement ; petites ondines, langoustes, hippocampes, crevettes roses, escargots marins, moules, coraux et bernards l'hermite se groupent ; mélange d'opulences charnelles et de pauvretés étiques, singulier bétail féminin où le rire se stéréotype sur des lèvres carminées, où le crayon allonge des yeux qui n'ont plus qu'une expression de passivité attendrie. Les caquets marchent dans cette cohue blonde et rose, c'est un papotage indicible mêlé de rires et de petits cris parmi lesquels domine parfois la toux rauque et irrésistiblement poignante d'une phtisique.
      Dans les bas côtés, on ne peut plus circuler ; le foyer regorge de premiers sujets emmitouflés dans de larges tricots de laine, d'acteurs bâillants, pris de l'impatience de regagner leur lit, d'habilleuses assises avec un abandon résigné sur les banquettes de velours rouge noircies et éventrées, tandis que près de la cheminée, une fée coquine se cambre, attifant, en ronronnant un refrain, les rebelles frisons de sa chevelure rousse.



      Un mouvement se produit: « En place pour le ballet ! » — près des plantations de troisième plan, on dispose l'apothéose ; de grandes échelles sont dressées auxquelles gravissent les nageuses aériennes que doivent suspendre des fils de platine. — D'aimables Bellevillois en casquette de soie, foulard imprimé au cou, serrés dans le bourgeron de toile bleue, montent aux échelons opposés pour agrafer ce fil à l'anneau de fer du corsage solidement blindé, et c'est un contraste puissant que de voir, ainsi réunis au sommet de ces vulgaires échelles de peintre en bâtiments, ces filles en maillot chair cuirassées d'argent, grelottantes dans leur nudité et ces ouvriers de faubourgs qui se dodelinent et grasseyent voyoucratiquement avec ce reste du gavroche qui fut en eux, aux heures du lazzaronisme de la rue.
      Au moment du « lâchez tout » ! ces vivantes poupées-nageuses, affolées par le vide, l'œil hagard, les jambes immobiles, grenouillant en l'air, se cramponnent de la main aux lambeaux de toile qui forment les « bandes d'eau » du féerique Royaume des Perles, et, tandis que ces infortunées contemplent l'espace et les dures arêtes de bois des décors, tandis que les fils fonctionnent, les balancent et les promènent sur la largeur de la scène, des artificiers allument et agitent dans des réceptacles de fer-blanc les rouges flammes de Bengale qui illuminent cette assomption de la femme- poisson. — Le public qui bonde la salle, émerveillé à juste titre, applaudit longuement pendant la dernière ritournelle du ballet, le rideau se baisse, se relève et tombe définitivement. L'acte s'achève, et toute cette population de l'humide séjour se rue à l'escalier pour gravir aux loges, souffler un instant, et se transfigurer de nouveau. — Nous montons pendant l'entr'acte à l'une de ces loges de première danseuse.

 
      Une petite porte, au milieu de laquelle une lucarne ronde ; en face, une fenêtre sur cour ; d'un côté, le vestiaire ou plutôt l'armoire aux costumes ; de l'autre une longue tablette de marbre, quelques miroirs ou fragments de glaces et tout l'attirail voulu de blanc de perle, de cold-cream, de poudre de riz, de pattes de lièvre, ainsi que les crayons et tous les tubes où Gautier aurait vu de l'antimoine et des parfums de Judée, et qui ne contiennent en définitive que des pommades rosat, du blanc et du rouge pour graduer les pastels du visage. — Devant cette table, trois femmes déjà au repos, en jupon blanc, dans le déshabillé d'un lever de modistes, jadis peint par Bernard Lépicié ; l'une faufile un chausson de satin rose, l'autre fait au crochet une classique courtine de laine, tandis que la troisième, un « Syngnathe » signé Grévin, ajuste sa réchauffante, et fait des jetés-battus et des fantaisies giratoires dans la petite pièce.
      Des murs nus, sur lesquels, par place, un artiste décorateur, quelque ancien pensionnaire, a peint « en trompe-l'œil » des assiettes de vieux Rouen, une horloge en cartel et un parapluie jeté dans un coin où il projette une ombre fausse. — Aux patères est accroché le fouillis des costumes de ville ; les chapeaux fleuris, les manteaux-dolmans bordés de chat-noir, les jupes, les pantalons et les lingeries les plus intimes et, sur des chaises en désordre, des maillots reprisés et déteints par place, des chaussons troués, des ceintures abandonnées, tout un mêli-mêlo d'objets ; jusqu'au petit nécessaire de cuir que ces dames emporteront tout à l'heure à la sortie.
      Ici mon collaborateur Robida est l'objet de toutes 1es gracieusetés ; son crayon qui erre sur l'album tente ces filles d'Eve : « Pour quel journal... Dites ?... » et de se démener, de sourire, de se mettre de profil ou de trois quarts, à cheval sur un siège, héroïques devant la réclame entrevue, joyeuses à la pensée de voir leur silhouette provocante reproduite en public.
      Mais les personnages de la cour de Cléopâtre doivent songer dès ce moment à revêtir les costumes de l'Alexandrie décadente, et nous descendons de nouveau sur la scène, où de formidables praticables se sont dressés en un clin d'œil, encombrant de leur charpente massive les passages déjà trop étroits ; sur le côté cour, les éléphants attendent sous leur harnachement de velours que le cornac les accote flanc à flanc sous le même panneau qui doit supporter la divine reine d’Égypte et ses esclaves favorites ; — les énormes pachydermes épandent par leur seule présence une odeur puissante et fauve qui monte à la tête ; ils sont aimables, fouillent dans les poches et promènent de tous côtés leur longue trompe grise semblable à un tuyau de pompe d'incendie. Le cortège de Cléopâtre, les prêtres, les guerriers, les porteurs d'étendard arrivent peu à peu et jettent des notes d'or, de pourpre et de satin azur, au milieu des équipes populaires et dégingandées des machinistes, lampistes, et garçon d'accessoires. — Le contraste est bien fait ici pour charmer la rétine d'un artiste, d'un coloriste ou même pour un simple piqueur de croquis et de documents, et je m'étonne qu'en ce temps d'impressionnistes, de naturalistes et d'intentionnalistes, dans cette fièvre d'étrange qui passionne notre époque, je m'étonne, dis-je, qu'il ne se soit pas trouvé un seul peintre de talent pour tenter quelque pochade, même un tableau très étudié de ces coins de coulisse où la plus curieuse friperie humaine s'étale avec tant de pittoresque de heurté et d'imprévu.

   

      Il y a, entre certains portants, des aspects de salle bondée jusqu'aux cintres qui prennent, dans leur gradation populeuse et par les gigantesques remous des têtes, une allure grandiose d'arène romaine ou de cirque espagnol un jour de « toros ». — Cette salle, — de la scène, — offre à l'œil comme une muraille circulaire de spectateurs dont tous les yeux convergent au même point, depuis le rayon visuel horizontal ou oblique jusqu'au perpendiculaire qui tombe du paradis avec d'autant plus de fixité qu'il est plus élevé. Rien de baroque et de saisissant, dans un amphithéâtre aussi remarquablement vaste que celui du Châtelet, et pour un curieux de sang-froid, comme cette agglomération d'hommes et de femmes réunis en hauteur et qui inspirent ce rêve Poësque « d'une bibliothèque vivante rangée sur diverses galeries et dont un géant pourrait tirer à lui, comme autant de livres, les personnalités variées ou les tomaisons d'une même famille. »
   
  
      Je le répète, un peintre assoiffé de couleur et de bizarre, même un « tachiste » trouverait une jolie mine de « modernisme» à exploiter dans ces milieux des grands théâtres ; le crayon rend mal ce que la couleur seule pourrait interpréter avec ses reliefs, ses demi-teintes et ses vigueurs éclaboussantes. — Voici, par exemple, derrière un châssis, dans la pénombre, une fée et des sultanes qui guettent leur entrée en scène, presque frileuses sous la mante qui les protège ; c'est à peine si elles marchent librement dans les chaussures de satin qui emprisonnent leurs pieds mignons, et dont les talons élévés font saillir les muscles de la jambe ; le décor, troué par places, laisse filtrer des rayons de lumière qui se promènent sur la soierie ou les broderies des étoffes et des maillots, allumant tout à coup des scintillements sur les costumes comme un éclat de soleil sur un vitrail gothique ; — ces jeux de lumière des coulisses, surtout avant quelque changement à vue, eussent affolé Rembrandt lui-même par leur étourdissante fantaisie et leurs zébrures fluctuantes et spirituelles à force d'oppositions brutales.
      Mais nous voici tirés de notre contemplation esthétique par le bruit que ne peut manquer de faire le cortège de la reine Cléopâtre, dont les différentes parties se forment sur le grand praticable du fond. — Les porteurs de palmes, sacrées, les gardes, les dignitaires, les joueuses de cistre, les lévites, les harpistes bleues, les prêtres brûle-parfums, les eunuques, les esclaves porteuses de chasse-mouches en plumes d'ibis, les seigneurs, les guerriers conducteurs, se disposent pour le défilé que scandera un « pas redoublé » de l'orchestre. Tout ce monde vu de profil, de la coupe du praticable, donne l'illusion d'une foire aux costumes historiques, magistralement conçue par Gustave Doré, et, dans l'éloignement, la vibration des couleurs évoque les étonnantes débauches de palette d'un Monticelli.
   


      Le défilé de côté, avec la vision générale du spectateur en moins, prend, une allure très originale ; quelque chose de ce que devait être pour le public de la rue, à Vienne, lors des fêtes des noces d'argent, le fameux cortège historique du peintre Mackart. Au moment où Cléopâtre fait son entrée couchée entre quatre filles d'honneur sous le vaste dais de soie bleue pâle frangé d'or, il semble que le théâtre doive s'effondrer sous les pas des gros éléphants attelés côte à côte. Les costières tremblent sous le faix ; la maîtresse de Marcus-Antonius veut agiter encore un monde tout nouveau.
      Pendant le temps que dure le ballet égyptien, ces éléphants, remisés dans la coulisse, se dandinent en cadence avec des grâces titanesques, faisant grincer l'édifice de bois qui les harnache, comme un navire en rade, pris de gros temps, menacerait de briser. ses amarres.
      Au milieu de la poussière de la danse, de l'âcre odeur pachydermique, des senteurs du gaz et de toutes les émanations humaines qui se confondent, la nausée de la scène monte alors à la gorge. — Voici la meute des chiens danois, vendéens et anglais tenus en laisse par de grossiers piqueurs, voilà les chevaux qui montent du manège pour la Chasse infernale ; puis arrivent les sonneurs de trompe, les rabatteurs, toute la figuration du grand Lancé courre au tigre qui doit se terminer par une curée aux flambeaux d'un réalisme si saisissant qu'il enlève le public tout entier en frénétiques applaudissements. — Rien de plus navrant, j'ose le dire, que cette exhibition canine vue de près. Ces pauvres bons toutous de race, réduits sans doute par le fouet et le jeûne à tenir un rôle ; la grande fatigue résignée qui se lit dans leurs yeux, leur joie à sentir une main qui les caresse, et leur ahurissement dans ce pourchas sans merci sous des futaies de toile et des buissons de carton éclairés par des incandescences d'artificiers ; ce travestissement du meilleur ami de l'homme a quelque chose de profondément poignant ; — un honnête musulman s'indignerait, mais un chrétien civilisé est au-dessus de ces apitoiements. — La phrase du placide Fénelon d'un spectacle « fait pour le plaisir des yeux » a singulièrement dérivé de son sens originel ; ce n'est plus la nature, les sources, les berceaux de verdure et les frais bocages que cette phrase appelle ici à l'imagination, c'est l'apothéose théâtrale, la chasse fantomatique où passent éperdus, hors d'haleine, des animaux bizarres et des cavaliers géants comme dans la légende du Beau Pécopin.
  


      Les tableaux succèdent aux tableaux. Le Royaume d'Aladin ou le monde des Lampes apparaît, mais nous sommes harassés par cette très rapide excursion à travers une féerie. Ma foi ! tant pis, s'écrie Robida ; — qu'importe que l'on dise : Desinit in piscem ; finissons en cul-de-lampe par ce croquis de Lampes qui défilent. — Et tandis que les quarante voleurs rôtissent dans leurs jarres, et que se démènent dans un acte final tous les sujets brillants d'Aroun-al-Raschild, alors que les palais de porphyre, d'agate et de jaspe s'écroulent pour la plus belle moralité d'un amour qui veut rester pauvre afin de demeurer plus noblement grand ; tandis enfin que le spectacle enchanté s'achemine à l'évanouissement de tous ces contes bleus de Ma Mère l'Oie, nous fuyons, les yeux secs de poussière, la gorge aride, la tête cerclée d'une légère migraine, heureux de nous retrouver sous la morne clarté des becs de gaz, de respirer l'air de la rue et de humer les gouttes de la pluie bienfaisante qui bruine dans la nuit.
      Il ne nous restait plus qu'à envier la sérénité heureuse du public qui s'écoulait lentement à la sortie, et de voir des yeux de femmes se fermer lentement comme pour mieux emporter avec elles la vision des merveilles entrevues dans ces Mille et une Nuits, songeant à part nous à cette vérité ressassée que voir l'envers des plaisirs est une sottise, que la doublure importe peu à l'habit qui flatte, que la trituration de la meilleure cuisine dont on regarde les apprêts dégoûte souvent des plus fins ragoûts, et qu'avec le vieil Horace il faut bien répéter Nocet empta dolore vôluptas (fui la volupté qui amène la douleur).

OCTAVE UZANNE.

Paris, 6 mars 1882.
 
(*) Octave Uzanne (30 ans) et son ami et collaborateur Albert Robida (33 ans) assistent donc à une représentation (sans doute la première) des Mille et une nuits, féerie en trois actes et trente et un tableaux, de MM. Adolphe d'Ennery et Paul Ferrier, au théâtre du Châtelet, sous la direction de M. Emile Rochard. Cette première représentation a lieu le 14 décembre 1881. C'était un mercredi soir. Octave Uzanne a très certainement dû être invité à cette première grandiose par son ami de jeunesse Emile Rochard. Nous avons déjà traité du cas Emile Rochard dans les colonnes de ce blog. Emile Rochard fut l'ami des années de bohème parisienne des deux frères Uzanne, c'est-à-dire les années 1871 et 1872. L'amitié des deux frères Uzanne avec Emile Rochard se prolongera jusque dans les années 1910 et sans doute même jusqu'à la mort de ce dernier en 1917. Rochard qui fut bohème, riche, en partie ruiné, noceur, célibataire pour finir bredin-bigot. L'article que donne ici Octave Uzanne, assisté des dessins de son ami Albert Robida dans la revue La Vie élégante (pp. 153-163, troisième livraison du 15 mars 1882 - l'article étant daté du 6 mars). Le texte est ampoulé et rempli de néologismes et phrases alambiquées pas toujours très heureuses, les dessins de Robida sont là pour simplifier la chose. Néanmoins, il se dégage de ces descriptions des coulisses du théâtre un parfum de naturalisme (honni par Uzanne) assez intéressant. C'est le seul article qu'Octave Uzanne livrera pour cette revue (sous son nom tout au moins - car quelques articles signés de pseudonymes nous intriguent et pourraient bien sortir de sa plume également). Albert Robida quant à lui fut un grand collaborateur de cette revue éphémère que ne dura que 12 livraisons (1 an) -Nous avons reproduit l'intégralité des dessins de l'article dans ce billet. On trouve de nombreuses illustrations sorties de sa plume caricaturale ainsi que quelques textes savoureux tout au long de la revue. Pour en savoir plus sur cette féerie des Mille et une nuits librement adaptée de Galland, voir les Premières illustrées (1881-1882, pp. 77-84). Vous pouvez retrouver les billets consacrés à Emile Rochard ICI.

Bertrand Hugonnard-Roche

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