samedi 7 janvier 2017

Lettre de l'éditeur H. Launette à Octave Uzanne (18 juillet 1888). "vos éloges sont précieux et vos critiques sont de celles dont on fait le plus grand cas." (H. Launette).


Lettre de l'éditeur H. Launette à Octave Uzanne(1) :

[Papier à en-tête de l'éditeur H. Launette et Cie, Librairie Artistique 197 Boulevard St-Germain, Paris]

Paris, le 18 juillet 1888. Cher Monsieur, Je reçois seulement aujourd'hui par l'Argus, le compte rendu que vous avez bien voulu faire à propos du Roman Comique et des Confessions. Je vous remercie très sincèrement de l'indulgence dont vous usez à mon égard, vos éloges sont précieux et vos critiques sont de celles dont on fait le plus grand cas. Aussi suis-je pleinement de votre avis, le grand in-8° Colombier est encombrant et par ce temps de production à outrance, il ne faut pas accaparer les rayons de la bibliothèque pour soi ; mais de plus ce format est incommode. Votre observation au sujet de Mordant est très fondée, hélas il a fait notre désespoir à Leloir et à moi, son livre chez Conquet nous avait donné plus de confiance, malheureusement nous avons reçu quelques plaintes des souscripteurs. En réalité il n'y a de très bien que les eaux-fortes de Baulard, le livre VIeme qui va paraître et qui formera le tome Ier contient une série ravissante de ce graveur plein de talent. Dans tous les cas Mordant ne recommencera pas un autre livre. Le voulez-vous me permettre de vous offrir un exemplaire Chine du Roman Comique, il tiendra moins de place et il n'en a été tiré que cinq (non mis dans le commerce). Pourrions nous à un titre quelconque faire échange de votre publication Le Livre. Je n'ai jamais occasion de la lire et je suis souvent en retard vis à vis de vous pour vous remercier. Veuillez agréer, cher Monsieur, avec tous mes remerciements, l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Signé H. Launette.

Meilleurs sentiments ... il ne faudra cependant pas attendre très longtemps avant qu'une querelle sérieuse envenime les rapports entre Octave Uzanne et Launette. En effet, en mars 1890, alors qu'Octave Uzanne a lancé sa revue Le Livre Moderne, l'éditeur Launette récrimine contre lui. Il donne même sa démission des Bibliophiles contemporains fondés à l'automne 1889.

Voir également notre article : Octave Uzanne, Président des Bibliophiles contemporains, H. Launette, G. Boudet et A. Ferroud, éditeurs-libraires : la querelle ! (mars 1890).  

(1) Cette lettre se trouve placée en tête du Roman Comique de Scarron publié par H. Launette le 20 mai 1888 (achevé d'imprimer). Exemplaire de la bibliothèque d'Octave Uzanne relié par Charles Meunier. 1 des 5 exemplaires sur papier de Chine non mis dans le commerce.

Bertrand Hugonnard-Roche

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