Octave UZANNE
PARISIENNES DE CE TEMPS en leurs divers milieux, états et conditions. Etudes pour servir à l'histoire des femmes, de la société, de la galanterie française, des mœurs contemporaines et de l’égoïsme masculin. Ménagères, ouvrières et courtisanes, bourgeoises et mondaines, artistes et comédiennes.
Paris, Mercure de France, 1910
1 volume in-8 (24 x 17,5 cm) de 483-(1) pages.
Reliure de l'époque demi-chagrin bleu-vert, dos lisse richement orné aux petits fers dorés, tête dorée, filet doré sur les plats, à toutes marges, couvertures imprimés conservées (les deux plats et le dos, parfaitement conservés). Reliure signée Dervois. Excellent état, légers frottements. Intérieur immaculé.
ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE.
RARE TIRAGE DE LUXE SUR PAPIER DE HOLLANDE (12 EXEMPLAIRES) UNIQUE GRAND PAPIER.
EXEMPLAIRE ENRICHI D'UN BILLET AUTOGRAPHE DE REMY DE GOURMONT A PROPOS DE CET OUVRAGE.
Octave Uzanne décrit lui-même ce livre comme de "noires sociologies de Paris - Pays noir - de la femme.". (envoi autographe dans un autre exemplaire de ce livre).
Cet ouvrage a paru pour la première fois en 1894 sous le titre La femme à Paris, Nos contemporaines (édition de luxe illustrée par Pierre Vidal et publiée à petit nombre chez l'Ancienne Maison Quantin). Octave Uzanne se souvient, encore une fois dans un envoi autographe qu'il signe quelques jours seulement avant de mourir : "Ces Parisiennes qui furent mes contemporaines et qui s'enfoncent dans ce gouffre du passé que l'oubli recouvre.".
Remy de Gourmont, son ami, publiera une élogieuse critique dans ses Promenades littéraires (Quatrième série, 1912). Il écrit : "L'ouvrage qu'il réédite aujourd'hui est, au contraire, du genre suivi, de ceux qui ont un commencement et une fin et forment un tout parfaitement complet. Il date évidemment d'une période de la vie de l'auteur où il jouissait d'une grande stabilité d'esprit, car c'est faire preuve d'une singulière persévérance que d'étudier, un à un, tous les types de cet être multiforme que l'on nomme la Parisienne. La voilà selon tous ses états, selon tous ses contrastes, depuis la grande dame jusqu'à la balayeuse des rues. Vouloir donner une juste idée de ce livre en quelques lignes serait fort présomptueux. C'est un tableau du Paris d'aujourd'hui et presque complet, quoiqu'il n'étudie que la femme, car on ne peut parler d'un sexe sans laisser entrevoir l'autre. Quels que soient non métier ou sa profession, la femme est femme avant tout et c'est ce qui donne de l'unité à cette enquête nécessairement fragmentée. Un professeur et un employé de commerce forment deux types sociaux parfaitement distincts ; entre la jolie institutrice et la jolie vendeuse, Don Juan ne fait pas de différence, et le point de vue de Don Juan sera toujours un peu celui de l'observateur le plus désintéressé. Tout livre de ce genre sera donc moins une étude sur les métiers exercés par les femmes que sur les femmes qui exercent des métiers, et c'est ce qui en fait, en dehors de tout autre point de vue, l'agrément. Y-a-t-il un type de la Parisienne ? Cela n'est plus bien certain. La facilité avec laquelle la provinciale, l'étrangère même, prennent les différents aspects de la Parisienne donne à réfléchir. De plus, la plupart des Parisiennes ne sont pas nées à Paris, où beaucoup d'indigènes n'ont aucune des qualités que l'on reconnait généralement à cette catégorie de Françaises. Je crois qu'il y a des Parisiennes dans toutes les villes et surtout les grandes villes de France, ou, si elles n'en sont pas encore, elles peuvent le devenir en une saison. Peut-être que ce qui caractérise le mieux la Parisienne, c'est sa manière de comprendre et de sentir l'amour, mais cela tient à la grande liberté de sa vie, au peu de jalousie des hommes qui sentent l'impuissance de leur attention dans cette immense fourmilière. Cette confiance est d'ailleurs la meilleure tactique. Attaquée de trop de côtés à la fois, la Parisienne passe sa vie à parler de l'amour, bien plus qu'à le pratiquer. Au reste, il y a bien des sortes de Parisiennes et il est naturellement d'elles comme des femmes en général : tout ce qu'on en dit est à la fois vrai et faux, juste et injuste. Le livre d'Uzanne, écrit à un point de vue purement objectif, ne mérite pas ce reproche ; précis dans son observation, il est équitable dans son jugement philosophique. Veut-on le titre complet de l'ouvrage ? C'est presque une analyse : « Etudes de sociologie féminine. Parisiennes de ce temps en leurs divers milieux, états et conditions. » Etudes pour savoir « l'histoire des femmes, de la société de la galanterie française, des moeurs contemporaines et de l'égoïsme masculin. Ménagères, ouvrières et courtisanes, bourgeoises et mondaines, artistes et comédiennes. » Cela a une petite senteur dix-huitième siècle qui n'est pas désagréable et ne gâte rien. On pense à Sébastien Mercier et à Restif de la Bretonne, et on n'a pas tort. C'est entre ces deux grands observateurs des moeurs françaises et du coeur humain que se place naturellement Octave Uzanne."
Le volume sort des presses de Ch. Colin (Mayenne) le 15 août 1910. Le 11 octobre 1910 Remy de Gourmont écrit à Octave Uzanne ce petit billet sympathique : "Cher confrère et ami, J'envoie demain à la Dépêche un article intitulé Octave Uzanne. C'est vous dire combien j'ai goûté les Parisiennes. J'en profite pour tenter une légère esquisse de l'auteur. Meilleurs compliments et mille amitiés, Remy de Gourmont." (billet joint à ce volume).
BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ A L'ÉPOQUE DU RARE TIRAGE DE TÊTE, AVEC BILLET AUTOGRAPHE DE REMY DE GOURMONT ADRESSÉ A L'AUTEUR.
En vente à la Librairie L'amour qui bouquine (2 mars 2016)
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