tag:blogger.com,1999:blog-46308471324060249.post6193188597481378397..comments2023-04-05T06:18:29.992-07:00Comments on Octave Uzanne (1851-1931): Neuf lettres autographes d'Edmond Haraucourt à Octave Uzanne (1885-1909). Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Bookshttp://www.blogger.com/profile/00237481472050174294noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-46308471324060249.post-28367021264779089572012-12-08T11:41:11.613-08:002012-12-08T11:41:11.613-08:00A propos de la Lettre II, "Madame Picard"...A propos de la Lettre II, "Madame Picard" semble correspondre à Madame Edmond Picard, épouse de Edmond Picard, jurisconsulte et écrivain belge (1836-1924). Il fut le fondateur en 1881 du Journal des Tribunaux et des Pandectes belges. Avocat à la cour d'appel de Bruxelles et à la Cour de cassation il fut bâtonnier, professeur de droit, écrivain, dramaturge, sénateur socialiste, journaliste et mécène. Il fut aussi un influent théoricien de l'antisémitisme. C'est un socialiste de la première heure, avant la création du parti ouvrier belge. Il se range parmi les libéraux progressistes. Il se prononce rapidement pour l'adoption du suffrage universel pur et simple en Belgique. Il est notamment l'auteur d'un "Manifeste des ouvriers", publié en 1866, dans lequel il réclame "l'égalité dans le droit de suffrage". Il fit partie de la franc-maçonnerie. Passionné de littérature et écrivain lui-même, il fonde la revue L’Art Moderne qui prône un « art social » en réaction à « l'art pour l'art » que défend La Jeune Belgique. Cela lui vaut même un duel sans gravité avec Albert Giraud (1860-1929). Henri Nizet le caricature avec férocité sous les traits d'un auteur dénommé « Lenormand » dans son roman Les Béotiens en 1884. Il soutint la défense de Camille Lemonnier lors du procès où ce dernier fut accusé d'atteinte aux bonnes mœurs.<br />Mécène, il soutient Auguste Rodin (1840-1917) qu'il expose en 1899 dans son propre hôtel particulier.<br />Entamant une carrière politique, il fut l'un des premiers sénateurs socialistes de Belgique, mais ses opinions teintées d'antisémitisme ternirent son image. Me Picard professa pendant quarante ans, jusqu'au dernier jour de sa vie en 1924, les formes les plus effroyables du racisme et de l'antisémitisme. Il ne fut pas un antisémite ordinaire comme beaucoup l'étaient à l'époque. Il avait horreur du conformisme. Il fut un antisémite enragé. En cela il fut véritablement grand ; le plus grand antisémite de son pays, le Drumont belge : un compliment qui l'aurait ravi. S'il est vrai que l'antisémitisme a été la maladie des sociétés européennes de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, Edmond Picard a été un grand malade. Il fut le vulgarisateur de l'antisémitisme racial. Voilà pourquoi on évite de trop soulever le couvercle du sarcophage où il gît embaumé. Le mépris des races inférieures et la haine des Juifs ont fixé toute sa vision du monde, ont déterminé toutes ses conceptions sociales, juridiques, littéraires, « scientifiques ». De même que les mordus de la cuisine italienne mettent du basilic dans tous les plats, Picard assaisonnait tout ses écrits d'épices raciologiques. La race était pour lui le facteur fondamental de toute civilisation. Ce sénateur socialiste fut en vérité un préfasciste. (Ringelheim Foulek, Edmond Picard, jurisconsulte de race, éd. Larcier, 1999, pages 10 et 11)<br /><br />Madame Picard, lorsqu'elle était sur Paris, tenait salon. Haraucourt invité, Uzanne demandé. On voit que ces jeunes hommes de lettres avaient leurs entrées dans les cénacles les plus huppés de la capitale.<br /><br />B.Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Bookshttps://www.blogger.com/profile/00237481472050174294noreply@blogger.com